L’examen du projet de loi de finances a commencé lundi 21 octobre à l’Assemblée. Son issue paraît écrite : le gouvernement va le faire adopter par 49-3, faute de majorité. Mal à l’aise avec son propre budget, la coalition au pouvoir a été mise en minorité plusieurs fois en commission.
Les socialistes ont exclu de participer à un intergroupe avec les autres partis de la coalition arrivée en tête aux législatives. Un refus qui révèle en creux le retour des forces centrifuges à gauche.
Comptables de la situation désastreuse des comptes publics, les députés du groupe Ensemble pour la République, emmenés par l’ancien premier ministre Gabriel Attal, appellent à poursuivre la politique qui a pourtant conduit à la catastrophe budgétaire.
L’ex-ministre des solidarités et des familles se voit reprocher d’avoir menti sous serment lorsqu’elle avait été interrogée sur ses liens d’amitié avec la principale lobbyiste du secteur des crèches privées. Le parquet de Paris devra décider de lancer ou non des poursuites.
Les députés lepénistes ont refusé de voter la motion de censure de la gauche, assurant de fait au premier ministre de rester pour l’instant à son poste. La gauche, elle, n’a pas retenu ses coups contre ce gouvernement « illégitime ».
Plusieurs macronistes ont dealé avec l’extrême droite pour obtenir des présidences de délégation ou de commission. De quoi créer d’importants remous au sein d’un hémicycle où bon nombre de députés ont été élus grâce au front républicain.
Si les députés de droite, d’extrême droite et les socialistes ont rejeté la résolution des Insoumis, son examen en commission des lois, mercredi matin, a généré d’intéressants débats. Sauf surprise, le texte devrait prochainement être discuté dans l’hémicycle.
Le flou du discours de politique générale du premier ministre, destiné à ménager l’extrême droite comme le camp présidentiel, lui a permis de s’éviter une bronca d’entrée de jeu. Mais il n’a généré ni enthousiasme ni hostilité.
Se présentant comme engagé sur les questions écologiques, Michel Barnier a tenu devant l’Assemblée un discours techno-solutionniste particulièrement passéiste, qui masque aussi d’importants reculs, notamment sur le « zéro artificialisation nette » et les passoires thermiques.
Soigné par le premier ministre Michel Barnier, le parti de Marine Le Pen veut aussi jouer les arbitres au Palais-Bourbon. Les autres groupes parlementaires, notamment à gauche, peinent à trouver la parade.
La composition très droitière du gouvernement Barnier a créé un grand malaise parmi les troupes macronistes. Certains députés réfléchissent sérieusement à quitter leur groupe avant même la déclaration de politique générale.
L’élue de Loire-Atlantique, soutien de la première heure du président de la République, revient sur les deux années éprouvantes qui ont conduit à sa décision de quitter le groupe macroniste à l’Assemblée nationale. Et ce, avant même la nomination du gouvernement Barnier.
Le groupe PS s’est prononcé lundi, à une courte majorité, pour mettre à l’ordre du jour la proposition de résolution portée par La France insoumise sur la destitution du président de la République. Le texte a passé mardi matin l’étape du bureau de l’Assemblée, mais les socialistes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voteront pas le texte.
Le député Xavier Breton, qui vient d’être élu à la vice-présidence de l’Assemblée, est soupçonné d’avoir voulu briguer la tête de la fédération Les Républicains de l’Ain alors qu’il n’était pas à jour de cotisations. Une enquête judiciaire a été ouverte.
Renforcement de la gauche, marginalisation de l’extrême droite, surreprésentation de la Droite républicaine, claque pour les macronistes… Décisives pour la suite de la législature, les élections internes du Palais-Bourbon dessinent une nouvelle Assemblée au profil explosif.
Spécialiste de droit constitutionnel, Jean-Marie Denquin analyse l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, et les défis pour la gauche à l’intérieur d’un « nouveau système » favorisant la concentration du pouvoir au centre.