Encore sous le choc de l’annonce du chef de l’État, les députés de la majorité redoutent une campagne bricolée et craignent de perdre leur siège face à l’extrême droite. Un pari assumé dans l’entourage présidentiel, malgré les alertes en interne.
Afin de protester contre la sanction du député LFI qui avait déployé un drapeau palestinien dans l’hémicycle, les députés insoumis, écologistes et communistes ont revêtu des habits aux couleurs dudit drapeau. En guise de réponse, la droite LR et l’extrême droite ont arboré leur écharpe tricolore.
Le texte adopté début avril à l’Assemblée nationale a été examiné et adopté à la quasi-unanimité par le Sénat jeudi 30 mai. Les écologistes savourent leur victoire, malgré un texte raboté à la marge.
Les macronistes ne se sont pas opposés à la proposition de résolution, purement symbolique, déposée par le groupe communiste, visant à imposer un débat sur l’accord de libre-échange au Palais-Bourbon. Mais pour le vote sur l’accord lui-même, il faudra encore attendre.
Sébastien Delogu a écopé de la plus haute sanction prévue par le règlement. Un « incident grave », a justifié la présidente de l’Assemblée. La gauche souligne la disproportion de la sanction et fustige « le peu de compassion envers un peuple en train de se faire massacrer ».
La « répression meurtrière » du 17 octobre 1961 a été reconnue, pour la première fois, par les députés. Sous pression de l’Élysée, la notion de « crime d’État » a toutefois été supprimée. L’élue écologiste Sabrina Sebaihi, à l’origine du texte, appelle à poursuivre la « bataille » mémorielle.
Gauche et droite sénatoriales ont rejeté l’accord de libre-échange avec le Canada, dénonçant, au-delà même du contenu du texte, le « déni de démocratie » du pouvoir macroniste qui a refusé pendant cinq ans de l’examiner faute de majorité à la chambre haute.
À l’initiative du groupe Horizons, une proposition de loi visant à revenir sur le principe du non-cumul a recueilli jeudi l’approbation de la droite et de l’extrême droite et divisé le camp présidentiel. Mise en minorité, la gauche a joué l’obstruction pour empêcher l’adoption finale du texte avant minuit.
Les députés examinaient mercredi une proposition de loi visant à renforcer l’arsenal législatif contre l’antisémitisme et les discriminations en tout genre. Mais les débats ont tourné à la foire d’empoigne après l’intervention du RN, qui a fait montre d’une agressivité jamais vue en deux ans.
Sur fond de rivalités en vue de 2027, la décision de deux élus macronistes de rejoindre le groupe des soutiens d’Édouard Philippe a ouvert une violente crise dans la coalition présidentielle à l’Assemblée nationale.
Les députés ont voté une modification des règles de procédure en cas de diffamation ou d’injure, mais uniquement si le plaignant est élu ou candidat à une élection. Une modification qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse. Le tout en dix minutes de débat.
L’ancien président de l’Assemblée nationale a été mandaté par la multinationale Accenture pour affaiblir la loi sur l’encadrement des activités des cabinets de conseil, deux ans après l’affaire McKinsey, selon des informations de Mediapart.
La hausse de 300 euros de l’enveloppe des frais de mandat des députés a suscité la polémique et contraint certaines formations politiques à rétropédaler. Fin 2023, le Sénat avait lui aussi augmenté le plafond des dépenses de ses élus à 6 600 euros par mois. En prenant soin de ne pas communiquer sur le sujet.
En dépit des réticences de l’extrême droite et de députés LR « anti-choix », le Palais-Bourbon a approuvé mercredi le principe d’inscrire dans la Constitution la « liberté garantie à la femme » d’avoir recours à l’avortement. La prochaine étape, celle du vote au Sénat, sera plus ardue.
La présidente du Palais-Bourbon, qui multiplie les sanctions à l’égard de la Nupes, se montre moins zélée avec le reste des députés. Y compris au sein de la vice-présidence, des inquiétudes se font entendre quant à une possible atteinte à la liberté de parole des parlementaires, pourtant garantie par la Constitution.
La commission d’enquête sur les fédérations sportives met vivement en cause la ministre pour son rôle et son salaire au sein de la fédération de tennis. Elle dénonce en outre une défaillance généralisée de l’État dans le contrôle et la régulation du monde sportif.