En acceptant de co-présider avec Alain Juppé une commission qui devra conseiller Nicolas Sarkozy sur le grand emprunt, Michel Rocard fait franchir une étape au présidentialisme en humilitant un peu plus la gauche. L'ouverture façon Sarkozy modifie la structure du pouvoir et les hiérarchies administratives. Déjà, un autre remaniement se prépare.
Le président de la République a installé ce mercredi matin la commission du grand emprunt national. Composée de 24 membres venant des deux grandes familles politiques de la droite et de la gauche (l'UMP et le PS) ainsi que des écologistes, elle est dirigée par deux anciens premiers ministres, Alain Juppé et Michel Rocard. On y retrouve venant, ou dans la mouvance, du PS: Olivier Ferrand (fondation Terra Nova), Jean de Kervasdoué (vieux camarade de Rocard, ancien directeur des hôpitaux) ou encore Erik Orsenna (écrivain, ancien conseiller de François Mitterrand). Ainsi que Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT... L'annonce de ce grand emprunt avait été faite en juin dernier, devant le Congrès à Versailles, sans que Nicolas Sarkzoy n'en dévoile le montant et les modalités. Il ne l'a pas fait davantage aujourd'hui, alors que ces questions risquent de peser lourd sur la dette publique.
Loin des embrassades Royal-Hollande ou des constitutions d'alliances en vue du prochain congrès socialiste, l'ancien premier ministre s'est exprimé sur «les stratégies de la social-démocratie», avant de se rendre à la réunion de la contribution de Bertrand Delanoë. Un meeting où il a rejoint Michel Rocard, tandis qu'Alain Bergougnioux a évoqué malgré lui le congrès de Metz de 1979.