Retrouvez notre émission en direct de la rédaction. Au menu : retour sur nos enquêtes, deux débats sur la crise démocratique révélée par les « gilets jaunes », et des entretiens avec l’écrivain Éric Vuillard et la chanteuse Souad Massi.
Contrairement à ce qu’il a affirmé, Alexandre Benalla est lié à divers degrés, y compris financiers, aux principaux protagonistes d’un contrat de sécurité signé en juin 2018 avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine, par ailleurs soupçonné d’accointances avec l’un des pires groupes criminels moscovites.
Le responsable de la communication de l’Élysée a annoncé son départ jeudi 3 janvier. Proche du président, Sylvain Fort jure sa « totale fidélité » à Emmanuel Macron. Mais cette annonce affaiblit encore un peu plus un pouvoir embourbé dans l’affaire Benalla et le mouvement des « gilets jaunes ».
Rattrapé par l’affaire Benalla et toujours malmené par les « gilets jaunes », le président de la République a livré lundi 31 décembre des vœux sans relief et sans remords. Réaffirmant sa volonté de mener ses politiques à leur terme, il s’est exprimé comme si de rien n’était.
Alexandre Benalla affirme à Mediapart avoir échangé très régulièrement avec Emmanuel Macron, sur des « thématiques diverses » comme les gilets jaunes, depuis sa mise à l’écart l’été dernier. L'Élysée avait pourtant assuré n'entretenir « plus aucun contact » avec lui. « Ça va être très dur de le démentir parce que tous ces échanges sont sur mon téléphone portable », confie l’ancien collaborateur du président, qu’il décrit par ailleurs comme étant entouré de « technocrates » qui « appartiennent à une famille pire que la mafia ».
Suite à nos révélations, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait saisi vendredi le procureur de la République sur la question des passeports diplomatiques qu’Alexandre Benalla a continué à utiliser après son licenciement de l’Élysée.
Alors que l’Élysée a assuré ces derniers jours qu’il n’était pas « un émissaire officiel ou officieux » de la République, Alexandre Benalla voyage depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, selon des informations obtenues par Mediapart. Le précieux document, utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël, et qui porte la référence 17CD09254, a été délivré le 24 mai 2018.
Emmanuel Macron a abordé le cas d’Alexandre Benalla lors de son déplacement au Tchad le 22 décembre, assurant au président Déby que son ancien chargé de sécurité « n’était en aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel ». Benalla, qui s’est rendu au Tchad pour un bref séjour d’affaires début décembre, juge calomnieuses les insinuations de l’Élysée.