Brice Hortefeux a souffert à la barre du tribunal de Paris pour tenter d’offrir une explication rationnelle à sa rencontre secrète, en décembre 2005, avec le numéro deux du régime Kadhafi, Abdallah Senoussi, un terroriste condamné. Et un corrupteur présumé, d’après l’accusation.
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Condamné en première instance dans l’affaire des détournements de fonds sur les ventes d’armes de la France avec le Pakistan et l’Arabie saoudite, l’ex-directeur de cabinet du premier ministre Édouard Balladur a été relaxé en appel.
Les aveux de l'intermédiaire Ziad Takieddine, qui a reconnu avoir contribué au financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur de 1995, apportent une nouvelle pièce au dossier largement alimenté par Mediapart depuis le 13 septembre 2008, date de la publication de l'article titré :…
Interrogé pour la première fois, l’intermédiaire Alexandre Djouhri s’est réjoui de ses relations avec l’équipe Sarkozy. Nicolas Sarkozy a accusé l’autre intermédiaire du dossier, Ziad Takieddine, d’avoir « manipulé » Claude Guéant et Brice Hortefeux.
Le bras droit de Nicolas Sarkozy a été incapable d’offrir une version rationnelle de sa rencontre secrète avec un dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, condamné et recherché par la France pour terrorisme, et au cœur de financements occultes avant la campagne de 2007.
Interrogé sur l’implication de l’intermédiaire Ziad Takieddine dans les négociations secrètes d’un marché avec l’Arabie saoudite par le ministère de l’intérieur, prélude à l’affaire libyenne selon l’accusation, l’ancien député européen a chargé Claude Guéant, alors bras droit de Nicolas Sarkozy.
Avant même de rentrer dans le fond des accusations, le procès des financements libyens a montré, lundi 13 janvier, une réalité qui commence à poindre derrière l’énergie que met l’ancien président de la République à se défendre : il marche sur un fil.
Au troisième jour d’audience, Nicolas Sarkozy a dénoncé « un complot » contre lui. Brice Hortefeux a estimé « qu’il n’y a rien » dans le dossier, et Claude Guéant que « le pacte corruptif n’a jamais existé ».
La première journée d’audience de l’affaire Sarkozy-Kadhafi a donné lieu à des escarmouches entre le Parquet national financier et l’ancien président, qui réclame l’incompétence du tribunal de Paris et l’immunité présidentielle pour éviter ce procès historique.
Dans l’affaire libyenne, de façon inédite, les magistrats ont eu recours aux moyens juridiques utilisés, par exemple, contre le grand banditisme. En témoigne la qualification « association de malfaiteurs », qui vise notamment Nicolas Sarkozy.