À Mayotte, le système de santé ne parvient pas à répondre aux besoins de soins d’une population dont 77 % vit sous le seuil de pauvreté. Tout ou presque repose sur le Centre hospitalier de Mayotte, unique instance publique de santé du territoire, à l’étroit et en manque de personnel. La précarité est responsable de la majorité des problématiques de santé du territoire, entre difficultés d’accès à l’eau potable et alimentation carencée. En 2019, 45 % des plus de 15 ans déclaraient avoir dû renoncer à des soins. Un reportage réalisé en février dernier avant la mise en œuvre de l’« opération Wuambushu ».
Mamoudzou, le 14 février 2023. Sur l’île, le système de santé est calqué sur celui de la métropole. Le Centre hospitalier de Mayotte (CHM) fait néanmoins figure d’exception. Il est le seul hôpital français encore financé par une dotation globale et non en fonction de son activité réelle. La situation évolue favorablement en termes d’équipements avec d’importantes augmentations de son budget, qui a crû de plus de 40% entre 2016 et 2021. Le CHM a ainsi pu faire l’acquisition d’un hélicoptère dédié aux interventions d’urgence et d’un avion pour assurer le lien avec le CHU de La Réunion pour les spécialités et interventions non disponibles à Mayotte : chirurgie cardiaque, neurochirurgie, radiologie interventionnelle, voire ophtalmologie… Mais le problème principal reste le déficit de soignants.