C'est un procès emblématique qui s'est tenu, lundi 7 novembre, au tribunal de grande instance de Nanterre où était jugé le propriétaire d'un immeuble insalubre dans lequel vivaient une vingtaine de personnes, dont quatre enfants. La ville de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) s'est portée partie civile pour faire de son combat contre l'habitat indigne une cause nationale.
Spéculation immobilière, flambée des prix, mal-logement, expulsions, difficultés pour les familles les plus précaires... La crise du logement n'en finit pas de grandir, en particulier en Ile-de-France, où un département, la Seine-Saint-Denis, cristallise la plupart des problèmes. Entre querelles politiques et désengagement de l'État, les municipalités du 93 cherchent tant bien que mal des solutions.
Trois cents personnes squattaient une ancienne imprimerie à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Expulsées dans le calme samedi 30 juillet, elles ont été brutalisées quelques heures plus tard par des policiers qui souhaitaient leur dispersion. Alors que l'hébergement social traverse une crise sans précédent, le DAL dénonce la volonté du gouvernement «de cacher la misère».
Neuf mois après leur expulsion médiatisée, la majorité des squatteurs de La Courneuve ne bénéficient plus d'un hébergement à l'hôtel depuis le lundi 18 avril. Ils se sont rassemblés place de la Fraternité, à La Courneuve.
A Chêne pointu, cité en copropriété de 1.500 logements, les appartements sont achetés quelques milliers d'euros pour être loués pièce par pièce à des tarifs prohibitifs.
Une enquête d'Edouard Zambeaux.
La crise économique et l'absence de politique publique conduisent la Fondation Abbé-Pierre à dresser un bilan catastrophique de la situation du logement en France. Son rapport annuel évoque une «exposition croissante des classes moyennes» touchées par l'«étranglement budgétaire».
Pour eux pas question de logement. Alors ils se sont arrangés avec des abris de fortune, de la camionnette aménagée à la baraque en planches. C'est cet habitat précaire que le projet de loi sur Loppsi 2, débattu au Sénat, veut supprimer en créant une procédure d'expulsion expéditive aux mains des préfets. Reportage sur leurs occupants, chômeurs, saisonniers, étudiants, Roms.
En dix ans, les loyers à la relocation ont doublé dans la capitale! La Ville de Paris veut encadrer les loyers du secteur privé dès cette année en reprenant la loi Mermaz de 1989. Ce dispositif avait montré ses limites. Un article de Noémie Rousseau.
Grand froid oblige, la mobilisation est générale pour l'hébergement des sans-abri. Mais un rapport du comité de suivi du droit au logement opposable montre qu'en réalité, il n'y a pas d'été pour les SDF.
Expulsés de leurs logements pendant l'été, les quelque 2000 Roms vivant à Marseille sont pour la plupart restés dans la ville. Dehors. Les associations dénoncent un «acharnement». La préfecture met en avant un projet d'insertion visant dix familles.
C'est un deuxième raz-de-marée pour les habitants de La Faute-sur-Mer en Vendée. Après la tempête Xynthia et ses 29 morts dans le village, la destruction programmée de 674 habitations provoque la colère. Un reportage illustré d'un diaporama sonore.
Après deux ans d'existence, le droit au logement opposable reste une réalité virtuelle comme le prouvent les derniers chiffres que s'est procurés Mediapart. Mais aussi une réalité qui diffère selon les départements et les commissions, comme le montre le suivi d'une réunion dans le Val-d'Oise.
L'année 2009 a montré que le gouvernement s'occupait de tout sauf du logement. Ce prétendu «chantier national prioritaire» est traité comme un sujet de second rang. Et quand il est abordé, ce n'est pas pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin: les 10 millions de personnes mal logées ou en situation de fragilité. De l'avis de tous les spécialistes, il manque 900.000 logements aujourd'hui en France.
Cinq ans après ses débuts, la très vaste politique de rénovation urbaine, dont le coût global s'élève à 40 milliards d'euros, présente des résultats très mitigés. Dans un rapport qui sera publié au mois de janvier et que Mediapart s'est procuré, le Comité d'évaluation et de suivi de l'ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine) pointe des lacunes majeures: la mixité sociale n'évolue pas, certains loyers augmentent, les constructions ne sont assez nombreuses, et les financements à venir ne sont pas assurés.
Depuis le 1er juin, la fondation Abbé-Pierre a mis en place une permanence téléphonique qui répond aux appels de familles en difficulté qui craignent de se faire expulser de leur logement. La cellule est submergée d'appels. Et contrairement à ce qu'avait promis Christine Boutin, les expulsions continuent. Selon la fondation Abbé-Pierre, il y aurait eu environ 50.000 ménages «expulsés» en 2007 (photo, manifestation le 17 mars).