Personne ne croyait vraiment au projet de Revenu de solidarité active mis en chantier il y a quatre ans. Le voilà prêt à être discuté au Parlement. Et les critiques s'accumulent dont celle-ci, qui est la principale: le RSA va-t-il organiser, «institutionnaliser» la précarité? C'est oublier un peu vite l'échec ou le peu d'effet des réformes précédentes et l'urgence de relancer une action publique face aux nouvelles réalités sociales.
L'espace du contrat social en France n'est toléré par les gouvernants que s'il ne dérange pas leurs intérêts politiques du moment. C'est ce que l'on voit aujourd'hui, à droite, avec les accords sur la représentativité et les 35 heures. C'est aussi ce que l'on a vu à gauche, à l'époque de l'élaboration des lois sur la réduction du temps de travail.
Alors que les socialistes préparent le congrès de Reims, tout semble annoncer un remake de celui de Rennes, qui vit en 1990 s'affronter les courants jospino-mauroyiste et fabiusiens. Face à face, Royal contre Delanoë : sur l'Europe, la mondialisation, le rôle de la petite entreprise et celui de l'Etat, peu de divergences. Et si le noyau dur de leur opposition était en fait le PS ?
Un président de la République dispose de cinq grands « pouvoirs » qui résultent autant des institutions que de l'usage: parler au peuple, nommer un Premier ministre, dissoudre l'Assemblée nationale, organiser un référendum, incarner la politique étrangère du pays. Au bout d'un an à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a neutralisé ces cinq pouvoirs et il doit se résoudre à incarner aujourd'hui une présidence faible. Lire aussi: François Fillon, l'art de la survie.
Un peu de vert, pas trop de rouge, et tout un camaïeu de roses et de gris : le tableau que présente le projet de déclaration de principes qui sera soumis en juin à la Convention nationale du Parti socialiste semble vouloir surtout ménager toutes les sensibilités du PS. Sans qu'il y ait une formulation claire de son implication dans le système économique actuel.
Le revenu de solidarité active est menacé par l'austérité budgétaire. La gauche est divisée sur le sujet, certains comme François Hollande étant prêts à l'enterrer pour mieux prouver l'échec de l'ouverture, d'autres, fabiusiens et communistes en tête, voulant sauver ce qui peut l'être d'une réforme essentielle pour lutter contre la grande pauvreté.
Le quinquennat, en accélérant la vie politique française, a mis les grands partis à vocation présidentielle sens dessus dessous. Entre deux échéances, toute tentative de construction politique devient suspecte d'avoir des visées électorales. D'où le verrouillage à droite et les escarmouches à gauche.
Au lendemain de ces municapales, la gauche se réjouit de peser davantagedans les collectivités territoriales, mairies, conseils généraux,régions. Face à un pouvoir sarkozyste hypercentralisé, le Partisocialiste est-il désormais voué à gagner à l'échelon local et perdreau niveau national ?
Ce dimanche soir encore, la gauche s'est réjouie de peser davantage dans les collectivités territoriales, mairies, conseils généraux, régions. Face à un pouvoir sarkozyste hypercentralisé, le Parti socialiste est-il désormais voué à gagner à l'échelon local et perdre au niveau national ?
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Chaque élection européenne est une histoire particulière dont on aurait tort de vouloir tirer des leçons définitives. Mais à bien les observer dans le rétroviseur elles peuvent apporter des éclairages utiles, ou bousculer des idées toutes faites sur la situation électorale présente. Pour prolonger mon récit, publié par Médiapart, des six campagnes électorales qui se sont succédé de 1979 à 2004, voici quelques éléments d'analyse complémentaires –ou contradictoires– avec ce qui a pu être écrit, ici ou là.
Honneur aux vivants ! Comme pour toute commémoration d'un événement majeur de l'histoire contemporaine, les témoins encore de ce monde sont sollicités à n'en plus finir par les autorités et les médias, soucieux de ne pas être pris en défaut de mémoire. Stéphane Hessel s'est plié de bonne grâce aux devoirs de son grand âge, lui qui fut un acteur de l'élaboration de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du citoyen, votée et proclamée le 19 décembre 1948 au Palais du Trocadéro à Paris.
La famille socialiste ne sera désormais plus ce qu'elle était. Comme pour une famille ordinaire, lorsqu'on a recours aux tribunaux pour trancher ses conflits c'est qu'il y a quelque chose de cassé rendant improbable tout retour à la vie d'avant, quand les disputes se réglaient portes closes.
Sauf à considérer que l’histoire en politique est un temps immobile aux repères immuables, il est curieux d’entendre encore aujourd’hui des socialistes célébrer le devoir sacré de « l’ancrage à gauche » comme stratégie électorale pour prendre les commandes du pays. Ils courent le risque de devoir rester encore longtemps à quai avec une telle proclamation. Mais il n’est pas sûr que ceux qui veulent donner du mou aux amarres soient plus convaincants en proposant que les militants tranchent « directement » la question.
Les militants du PS n'ont pas voulu trancher la question du « leadership » au sein de leur formation. Que ce soit par l'abstention des électeurs ou la dissémination des voix, le résultat de jeudi soir rejette - ou diffère ? - ce choix.