Dix ans après de premiers signalements et une plainte au parquet de Paris, de nouveaux témoins accusent Monseigneur Tony Anatrella, prêtre, conseiller au Vatican et psychanalyste, d’abus sexuels. Mediapart a rencontré plusieurs victimes et recueilli des documents qui montrent que l’archevêché de Paris était alerté depuis 2001.
En 2005, le prêtre Dominique Spina est condamné à quatre ans de prison ferme pour le viol d’un lycéen de 16 ans. Sous la responsabilité de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, ce prêtre exerce aujourd’hui un ministère important, à la tête de sept clochers dans le diocèse de Toulouse.
Jamais, en vingt-cinq ans, le diocèse de Bayonne n'a alerté la justice des agissements coupables du père S., tout en étant parfaitement au courant. Il a continué à être nommé à des postes où il était en contact avec des enfants. Ce n'est qu'alertée par l'enquête de Mediapart que la hiérarchie a décidé de le lâcher, après avoir fait le ménage dans ses archives internet.
Disparu dans la nature puis retrouvé par les gendarmes, le père D. a avoué en garde à vue des attouchements sur mineur. Il a été mis en examen ce samedi 23 avril, et une information judiciaire pour agression sexuelle sur mineur a été ouverte à Montauban.
À Lyon puis à Montauban, où il avait été éloigné, les autorités diocésaines ont été alertées dès 2002 puis les années suivantes de la dangerosité pour les jeunes du père D., sans jamais alerter la justice. Or, entre 2005 et 2009, le père D. a fait au moins une nouvelle victime mineure. Une enquête préliminaire vient d’être ouverte à Montauban.
Un prêtre a été condamné pour agressions sexuelles sur mineurs, le 12 février 2016. Ce cas met à mal la défense du cardinal Barbarin, qui fut alerté par une victime dès 2003 sans pour autant saisir la justice. Nous avons retrouvé le prêtre octogénaire.
Dans le diocèse de Lyon, près de soixante personnes affirment aujourd'hui avoir été abusées par le père Bernard Preynat, responsable scout de 1970 à 1991. Regroupées au sein de l'association La parole libérée, les victimes prennent la parole, mènent l'enquête et interpellent l'opinion publique. Dans leur sillage, d'autres affaires sortent au grand jour. Une boîte de Pandore ouverte en seulement trois mois.