Après vingt ans de journalisme en Turquie, j'ai posé mes valises en Auvergne. Mes nouveaux centres d'intérêt: les rivières, les forêts, les champs, le sous-sol, l'air et tous ceux qui luttent pour les préserver, pour défendre leur emploi ou pour dénoncer des malversations.
Dans une forêt limousine de plus en plus exposée aux appétits des méga-scieries et des usines de pâte à papier ou de pellets, les initiatives se multiplient pour assurer la survie d’une filière du bois plus artisanale et plus durable.
Arrivés par centaines dans le Limousin à partir de la fin des années 1960, les bûcherons turcs ne sont plus que quelques dizaines aujourd’hui, victimes de la mécanisation de leur profession à la faveur de la tempête de 1999, et du désintérêt des jeunes pour un métier dangereux.
Chargé de campagne auprès de l’association Canopée-Forêts vivantes, Bruno Doucet revient sur la politique gouvernementale de soutien à l’exploitation industrielle des forêts et sur ses principaux bénéficiaires, les coopératives forestières.
Depuis trois ans, les habitants du hameau de Drouillat ne peuvent plus boire l’eau de leur source, dont le taux d’aluminium a grimpé en flèche et dépasse désormais largement les normes de santé publique, après l’abattage de résineux à proximité du point de captage. Un cas qui pourrait n’être pas isolé sur le plateau de Millevaches.
Déjà encerclé par les scieries, les industries du papier et les centrales à biomasse, le massif forestier du Limousin suscite aujourd’hui la convoitise du producteur de pellets Biosyl, qui prévoit de construire fin 2024 une grande usine à Guéret.
Alors que la société Imerys, qui prévoit d’ouvrir une mine de lithium à Échassières, multiplie les débats publics, les habitants restent dubitatifs tandis que plane la question sans réponse de la façon dont doit être menée la transition énergétique.
En 2014, douze salariés de la librairie clermontoise sauvaient leur entreprise de la liquidation en se lançant dans l’aventure, alors promise à l’échec par les experts, d’une gestion coopérative. Dix ans plus tard, l’établissement est l’une des plus grosses librairies indépendantes de France et un pôle culturel indispensable à sa ville.
Héritées des Trente Glorieuses, des dizaines d’infrastructures touristiques croupissent à l’état de friches en Auvergne. Retour sur l’histoire rocambolesque de l’une d’elles, le Cordat, successivement cité ouvrière, centre de vacances et arnaque immobilière avant de devenir un casse-tête insoluble pour les élus locaux.
À l’hiver 2018-2019, le président a demandé aux Français d’exprimer leurs demandes dans des cahiers, puis a oublié les 200 000 contributions issues de cette expérience de démocratie participative. Le nouveau film d’Hélène Desplanques s’efforce de lui rafraîchir la mémoire.
Mathieu Favodon, éleveur auvergnat de bovins, n’a pas envie de se joindre aux manifestations, récupérées, selon lui, par la FNSEA et la Coordination rurale. Mais il se dit solidaire du mouvement car il voit se dégrader ses conditions de vie. Il juge que les annonces du gouvernement ne suffiront pas.
Tensions parmi les salariés, violences avec les jeunes, absence de formation… Ouvert en 2003 sur le causse de Mende pour éloigner de leur milieu les adolescents placés par la justice, le centre éducatif renforcé Lozère navigue de crise en crise.
Le village de Gentioux-Pigerolles, dans la Creuse, commémore début novembre le centenaire de son monument aux morts de 1914-18, connu dans toute la France et au-delà pour son message pacifiste « Maudite soit la guerre » et sa statue d’un orphelin tendant un poing rageur. Longtemps honni par l’État, l’ouvrage continue un siècle après son érection de porter la voix de l’insoumission.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Figure de proue de l’écologie politique en Auvergne, infatigable lanceur d’alerte veillant à la probité du fonctionnement des institutions locales, Jean-Michel Duclos s’est éteint vendredi 4 avril, à l’âge de 72 ans, au terme d’une longue lutte avec le cancer.