Ville d’accueil de toutes les migrations, le grand port de Mersin a développé un art de la cohabitation qui passe aussi par un équilibre entre les principales forces du pays. Mais pour le scrutin du 24 juin, les habitants boudent l’alliance islamo-nationaliste du président turc.
Bastion islamo-conservateur, la ville de Sivas soutient Recep Tayyip Erdogan et son parti, l’AKP, depuis leur accession au pouvoir, en 2002. Mais la ville est passée à côté du boom économique dont ont bénéficié ses sœurs anatoliennes. À l’approche de l’élection présidentielle et des législatives, le 24 juin, la ferveur pour le Reis est en berne.
À un mois d’élections présidentielle et législatives déterminantes pour l’avenir de la Turquie, deux vétérans de la lutte pour la démocratie, l’avocate Eren Keskin et l’ancien juge Riza Türmen, confient leur crainte de voir la volonté nationale bafouée par des fraudes électorales massives, mais aussi, malgré tout, leur espoir de voir l’opposition mettre fin au règne du président Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan peut remercier Israël et ses dirigeants. Les violences inouïes commises par l’armée israélienne contre les Gazaouis lundi lui ont permis de réendosser le costume qu’il affectionne de défenseur de la cause palestinienne. Du pain bénit pour le Reis à cinq semaines des élections présidentielles et législatives en Turquie.
Le parti de gauche issu du mouvement kurde HDP a officiellement désigné son charismatique leader Selahattin Demirtas, bête noire du président Erdogan, pour le représenter à la présidentielle du 24 juin. La nomination d’un candidat en détention provisoire depuis 18 mois soulève de nombreuses interrogations, mais elle a réveillé la ferveur militante.
Le président turc a décidé de prendre ses adversaires politiques à la gorge en avançant au 24 juin les élections législatives et présidentielle initialement prévues pour novembre 2019. En cas de victoire, il pourra pleinement mettre en œuvre les pouvoirs exorbitants conférés au chef de l’État par la dernière réforme constitutionnelle.
De tous les magnats de la presse turque, Aydin Dogan était le plus grand. Pendant des décennies, son empire a fait trembler les gouvernements. Jusqu’à ce que son chemin croise celui de Recep Tayyip Erdogan. La vente de ses derniers bastions médiatiques à un homme lige du président marque la fin d’une ère et sonne le glas du pluralisme de la presse en Turquie.
Banc d’essai et show-room pour les vendeurs de canons, l’offensive victorieuse de la Turquie contre l’enclave kurde syrienne d’Afrin a révélé la montée en puissance des industries turques de la défense. Au nom de l’indépendance nationale, le président Erdogan a donné un coup de fouet à ce business désormais juteux, qu’il contrôle jalousement et dont bénéficient certains de ses proches.
La prise de la ville kurde syrienne d’Afrin par l’armée turque, dimanche 18 mars, renforce le président Erdogan tant sur la scène politique nationale que dans le grand jeu pour le partage de la Syrie en zones d’influences.
En rassemblant plus de 30 000 de ses militants le 11 février à Ankara, le HDP a démontré que, malgré les arrestations qui ont décimé sa direction, il reste une force d’opposition qui compte à l’orée d’échéances électorales cruciales.
L’intervention militaire turque en cours contre l’enclave kurde d’Afrin a fourni au président Erdogan l’occasion de resserrer plus l’étau de la censure dans son pays, au nom de la défense de la patrie menacée. Le maître de la Turquie met en place l’environnement qui assurera son succès aux prochaines élections.
La justice turque a commencé mardi à juger 1 128 universitaires accusés de « propagande terroriste » parce qu’ils avaient signé, en janvier 2016, une pétition demandant l’arrêt des opérations militaires au cœur des villes kurdes du sud-est de la Turquie. Ils encourent jusqu’à sept ans et demi de prison.
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La répression des propos critiques à l’égard de Recep Tayyip Erdoğan a encore été impitoyable au troisième trimestre 2015, avec pas moins de 61 condamnations, procès, lancement de poursuites ou dépôts de plaintes pour insulte à l’encontre du président turc, selon un rapport diffusé ce lundi par l’agence d’information indépendante BIA (http://bianet.org/bianet/ifade-ozgurlugu/168335-61-kisi-erdogan-mahkumu-sanigi-suphelisi).