Après vingt ans de journalisme en Turquie, j'ai posé mes valises en Auvergne. Mes nouveaux centres d'intérêt: les rivières, les forêts, les champs, le sous-sol, l'air et tous ceux qui luttent pour les préserver, pour défendre leur emploi ou pour dénoncer des malversations.
Le procès de seize figures de proue de la société civile turque, accusées d’avoir planifié et dirigé en 2013 le vaste mouvement de protestation de Gezi dans le but de renverser le gouvernement d’Erdogan, s’est ouvert à Istanbul. Les avocats de la défense dénoncent un règlement de comptes et une tentative d’intimidation de l’opposition.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’avait pas admis l’élection, fin mars, d’un maire d’opposition à la tête de la plus grande municipalité de Turquie et avait obtenu l’annulation du scrutin. Trois mois plus tard, son candidat essuie une cuisante défaite, lourde de conséquences pour le reis. Le résultat du scrutin a donné lieu à des scènes de liesses comme on n’en avait pas vu dans les bastions stambouliotes de l’opposition depuis le mouvement antigouvernemental de Gezi en mai-juin 2013.
Le candidat de l’opposition, Ekrem Imamoglu, a emporté la municipalité d’Istanbul avec 54 % des voix contre 45 % pour le candidat du président turc. Cette victoire marque un terme à vingt-cinq ans de pouvoir du parti Recep Tayyip Erdogan dans la principale ville du pays. Ce résultat s’avère décisif pour l’avenir du pays.
Annulée après la victoire du candidat de l’opposition, l’élection du maire d’Istanbul se rejoue dimanche. Le leader social-démocrate Ekrem Imamoglu semble avoir creusé l’écart avec son adversaire, un ancien bras droit d’Erdogan, contraint à infléchir sa campagne. Le scrutin s’avère décisif pour l’avenir du pays.
Née de la rencontre de groupes aussi hétéroclites que contestataires sur les barricades du parc de Gezi, en juin 2013, la Ligue libre tente depuis cinq ans de faire souffler un esprit libertaire sur les terrains de football turcs et de bousculer les préjugés machistes entourant ce sport.
En dépit de manipulations électorales flagrantes dans l’est de la Turquie, le parti de gauche et kurde HDP est parvenu lors des municipales du 31 mars à reconquérir près de 60 % des villes dont il avait été spolié par décision judiciaire en 2016. Mais dans nombre d’entre elles, les administrateurs nommés par Ankara ont vidé les caisses et le patrimoine immobilier avant de partir.
Tuna Altinel, un mathématicien turc travaillant à l’université de Lyon-I, a été arrêté et placé en détention provisoire samedi en Turquie. Les autorités turques l’accusent de propagande terroriste. Il avait signé en 2016 une pétition pour la paix au Kurdistan turc qui a déjà conduit près de 700 universitaires au tribunal.
Après l’annulation de son élection à la mairie d’Istanbul, la figure de l’opposition Ekrem Imamoglu espère remporter le nouveau scrutin, le 23 juin, grâce à la mobilisation de volontaires dans les bureaux de vote. Il promet des révélations sur la gestion de la métropole par l’AKP.
Après cinq semaines de suspense, les autorités électorales turques ont invalidé la victoire du candidat de l’opposition sociale-démocrate à la mairie d’Istanbul et convoqué un nouveau scrutin le 23 juin. Pour de nombreux observateurs, cette décision rompt les dernières amarres qui liaient encore la Turquie à la démocratie.
Des centaines de milliers de Stambouliotes se sont rassemblés pour célébrer leur nouveau maire social-démocrate, Ekrem Imamoglu. Mais il aura du mal à s’imposer alors que le parti de Recep Tayyip Erdogan réclame l’annulation de son élection et détient la majorité au conseil municipal.
La victoire de l’opposition à Istanbul – où elle est encore contestée par le parti présidentiel – et à Ankara, lors des municipales organisées dimanche 31 mars, a fait souffler un vent de renouveau sur la Turquie. Selon le politologue et éditorialiste Ali Bayramoglu, elle ouvre la voie à une reconfiguration de la scène politique, tant à gauche que dans le camp islamo-conservateur au pouvoir.
À l’ouest du pays, l’opposition a conquis la capitale Ankara, ainsi qu’Adana, Mersin et Antalya. À l’est, les Kurdes ont repris les principales villes dont ils avaient été spoliés. L’incertitude subsiste à Istanbul, enjeu majeur du scrutin : les autorités électorales ont interrompu le décompte alors que le candidat du Reis et son adversaire revendiquent tous deux la victoire.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Figure de proue de l’écologie politique en Auvergne, infatigable lanceur d’alerte veillant à la probité du fonctionnement des institutions locales, Jean-Michel Duclos s’est éteint vendredi 4 avril, à l’âge de 72 ans, au terme d’une longue lutte avec le cancer.