Le président turc a décidé de prendre ses adversaires politiques à la gorge en avançant au 24 juin les élections législatives et présidentielle initialement prévues pour novembre 2019. En cas de victoire, il pourra pleinement mettre en œuvre les pouvoirs exorbitants conférés au chef de l’État par la dernière réforme constitutionnelle.
De tous les magnats de la presse turque, Aydin Dogan était le plus grand. Pendant des décennies, son empire a fait trembler les gouvernements. Jusqu’à ce que son chemin croise celui de Recep Tayyip Erdogan. La vente de ses derniers bastions médiatiques à un homme lige du président marque la fin d’une ère et sonne le glas du pluralisme de la presse en Turquie.
Banc d’essai et show-room pour les vendeurs de canons, l’offensive victorieuse de la Turquie contre l’enclave kurde syrienne d’Afrin a révélé la montée en puissance des industries turques de la défense. Au nom de l’indépendance nationale, le président Erdogan a donné un coup de fouet à ce business désormais juteux, qu’il contrôle jalousement et dont bénéficient certains de ses proches.
La prise de la ville kurde syrienne d’Afrin par l’armée turque, dimanche 18 mars, renforce le président Erdogan tant sur la scène politique nationale que dans le grand jeu pour le partage de la Syrie en zones d’influences.
En rassemblant plus de 30 000 de ses militants le 11 février à Ankara, le HDP a démontré que, malgré les arrestations qui ont décimé sa direction, il reste une force d’opposition qui compte à l’orée d’échéances électorales cruciales.
L’intervention militaire turque en cours contre l’enclave kurde d’Afrin a fourni au président Erdogan l’occasion de resserrer plus l’étau de la censure dans son pays, au nom de la défense de la patrie menacée. Le maître de la Turquie met en place l’environnement qui assurera son succès aux prochaines élections.
La justice turque a commencé mardi à juger 1 128 universitaires accusés de « propagande terroriste » parce qu’ils avaient signé, en janvier 2016, une pétition demandant l’arrêt des opérations militaires au cœur des villes kurdes du sud-est de la Turquie. Ils encourent jusqu’à sept ans et demi de prison.
Témoin clé d’un procès à New York sur un trafic d’or visant à contourner via la Turquie les sanctions américaines contre l’Iran, l’homme d’affaires turco-iranien Reza Zarrab a accusé le président turc Recep Tayyip Erdogan d’avoir aidé activement les trafiquants.
Le chef de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a affirmé détenir les preuves de l’existence de transactions financières entre une société basée dans le paradis fiscal de l’île de Man et les comptes bancaires de membres de la famille du président. Erdogan dénonce une manipulation.
Détenu et poursuivi aux États-Unis pour avoir aidé Téhéran à contourner les sanctions économiques américaines contre l’Iran, l’homme d’affaires turco-iranien Reza Zarrab pourrait mettre en cause le chef de l’État turc.
À l’automne 2016, Ankara a procédé à un formidable tour de passe-passe dans des dizaines de villes du Kurdistan turc en remplaçant les élus locaux kurdes par des « administrateurs judiciaires » nommés par le ministère de l’intérieur. Le bilan d’un an de tutelle vu de Diyarbakir, la « capitale » des Kurdes de Turquie.
En 2012, le président Erdogan, alors premier ministre, affirmait son intention de « faire croître une jeunesse religieuse ». Cinq ans plus tard, l’inflexion islamique de l'Éducation nationale est bien avancée. Dernière innovation, cette rentrée : une réforme des programmes axée sur l’enseignement des « valeurs ». La théorie de l’évolution a disparu des manuels. Le concept de djihad y a fait son entrée.
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La répression des propos critiques à l’égard de Recep Tayyip Erdoğan a encore été impitoyable au troisième trimestre 2015, avec pas moins de 61 condamnations, procès, lancement de poursuites ou dépôts de plaintes pour insulte à l’encontre du président turc, selon un rapport diffusé ce lundi par l’agence d’information indépendante BIA (http://bianet.org/bianet/ifade-ozgurlugu/168335-61-kisi-erdogan-mahkumu-sanigi-suphelisi).