À la veille de la conférence internationale de Berlin sur la crise libyenne, la Turquie est plus que jamais résolue à maintenir sur pied le gouvernement de Tripoli, menacé par les forces du maréchal Haftar. Ankara, qui a annoncé de nouveaux envois de troupes, a besoin de la Libye pour briser son isolement en Méditerranée orientale, sur fond d’enjeux énergétiques.
Si le récent rapprochement entre Ankara et Moscou s’affiche avec ostentation, Pékin voit aussi dans la Turquie un partenaire majeur pour son programme des « nouvelles routes de la soie » vers les marchés européens. A condition que les Turcs ferment les yeux sur les exactions chinoises contre leurs cousins ouïghours.
Depuis la victoire de l’opposition sociale-démocrate à Istanbul, lors des municipales du 23 juin, la police turque multiplie les rafles contre les réfugiés syriens et les migrants clandestins, désignés comme les responsables de la défaite du parti présidentiel. Menacés d’un renvoi forcé vers une autre ville turque, voire vers la Syrie, les Syriens de la métropole vivent désormais dans la peur des expulsions.
Présidente du parti d’opposition social-démocrate CHP à Istanbul et personnalité atypique de la scène politique turque, Canan Kaftancioglu a été condamnée en septembre à neuf ans et huit mois de prison pour d’anciens tweets. Elle revient sur ce verdict, la Syrie et la politique en Turquie.
Pendant que l’armée turque prend pied dans le nord-est de la Syrie pour mettre fin à l’expérience de l’entité kurde autonome du Rojava, la police et la justice mettent les bouchées doubles en Turquie pour démanteler l’opposition politique kurde.
Derrière les motifs sécuritaires et humanitaires affichés par Ankara pour justifier l’intervention de son armée contre la région kurde syrienne du Rojava, l’opération « Source de paix » vise à affaiblir et diviser l’opposition après les déboires électoraux du parti présidentiel.
En ordonnant le retrait des troupes américaines présentes sur place, Donald Trump a levé le principal obstacle à une intervention de l’armée turque dans le nord-est de la Syrie. Mais les résistances du Pentagone et du département d’État pourraient perturber les plans d’Ankara.
Depuis son élection, le 23 juin, Ekrem Imamoglu met l'accent sur la lutte contre la corruption et la bonne gestion. Au fil de cette lutte, l’élu social-démocrate, qui effectue à Paris mardi 1er octobre et mercredi sa première visite hors de Turquie, s’affirme comme un concurrent redoutable pour le chef d’État islamo-conservateur.
À elle seule, la région turque de la mer Noire assure 70 % de la production mondiale de noisettes. Une mine d’or pour le géant de la pâte à tartiner Ferrero, principal acheteur des noisettes turques, mais pas pour la myriade de petits producteurs locaux, contraints de faire travailler dans des conditions difficiles des saisonniers kurdes ou arabes. Premier volet de notre série sur Nutella.
L’ancien maître à penser de la politique économique turque a présenté lundi sa démission du parti présidentiel AKP et s’apprête à créer sa propre formation. Soutenu par des figures historiques de l’AKP, il se fixe pour objectif prioritaire l’abrogation du régime autoritaire mis en place par le Reis.
Le procès de seize figures de proue de la société civile turque, accusées d’avoir planifié et dirigé en 2013 le vaste mouvement de protestation de Gezi dans le but de renverser le gouvernement d’Erdogan, s’est ouvert à Istanbul. Les avocats de la défense dénoncent un règlement de comptes et une tentative d’intimidation de l’opposition.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’avait pas admis l’élection, fin mars, d’un maire d’opposition à la tête de la plus grande municipalité de Turquie et avait obtenu l’annulation du scrutin. Trois mois plus tard, son candidat essuie une cuisante défaite, lourde de conséquences pour le reis. Le résultat du scrutin a donné lieu à des scènes de liesses comme on n’en avait pas vu dans les bastions stambouliotes de l’opposition depuis le mouvement antigouvernemental de Gezi en mai-juin 2013.
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La répression des propos critiques à l’égard de Recep Tayyip Erdoğan a encore été impitoyable au troisième trimestre 2015, avec pas moins de 61 condamnations, procès, lancement de poursuites ou dépôts de plaintes pour insulte à l’encontre du président turc, selon un rapport diffusé ce lundi par l’agence d’information indépendante BIA (http://bianet.org/bianet/ifade-ozgurlugu/168335-61-kisi-erdogan-mahkumu-sanigi-suphelisi).