Les chiffres comptabilisés par la police, boussole officielle pour le recensement des actes antimusulmans, sont parcellaires et éloignés de la réalité du racisme au quotidien. Surtout, ils ne permettent pas d’enclencher des politiques publiques dignes de ce nom.
Victime d’une agression raciste par des voisins le lendemain du premier tour des législatives, Nacira est depuis harcelée par les enfants du couple sous l’œil relativement indifférent des habitants de son petit village picard où le RN a dépassé les 50 %. « Dégoûté », le maire soutient la victime.
Pris dans l’ouragan répressif contre le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien et la multiplication des actes antisémites, les groupes militants juifs de gauche se reprochent mutuellement de « mal » lutter contre l’antisémitisme ou de faillir à prendre part au combat en soutien du peuple palestinien.
Derrière les chiffres, débattus, qui montrent une explosion des actes antisémites en France depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, il y a les victimes. Quatre d’entre elles témoignent dans Mediapart.
Mediapart s’est procuré des échanges de messages inédits qui démontrent qu’une agression raciste a eu lieu en marge de la manifestation néonazie du 6 mai à Paris. Elle résulte d’une politique de la violence, consciente et méthodique, pour laquelle l’extrême droite entraîne des recrues parfois mineures.
Une vidéo publiée par un conseiller régional d’Île-de-France, membre de la majorité de Valérie Pécresse, alimente un poncif antisémite depuis un mois. Résultat : plus d’un million et demi de vues sur les réseaux sociaux. Plusieurs responsables communautaires et rabbins dénoncent sa dangerosité auprès de Mediapart.
Informatrices, coursières, convoyeuses d’armes ou de fonds, logeuses, ravitailleuses et agentes de liaison pour la résistance armée juive, les « kashariyot » sont largement absentes des livres d’histoire et des commémorations de la résistance juive à la Shoah, quatre-vingt ans après le soulèvement du ghetto de Varsovie.
Les slogans brandis par l’extrême droite dans ses batailles locales contre l’accueil de réfugiés ont révélé la vitalité de la vieille grammaire antisémite française. Celle-ci constitue l’un des ferments de la théorie du « grand remplacement », à côté de la négrophobie et de l’islamophobie, expressions racistes plus immédiatement visibles.
Une mobilisation politique massive agite Israël depuis le début de l’année, jusqu’à ébranler certaines institutions. Mais le mouvement est traversé de dynamiques contradictoires et révèle l’existence de conceptions divergentes de la démocratie au sein de la société, dont les Palestiniens font les frais.
Garry Régis-Luce, SDF de 32 ans originaire de Martinique, a été tué par la police à l’aéroport Charles-de-Gaulle le 10 août, alors qu’il brandissait un couteau. Le parquet privilégie la thèse de la légitime défense policière. La famille a déposé plainte pour homicide volontaire par la force publique.
Leur rentrée politique l’a montré : les partis de gauche n’ont ni la même conception de la coalition à laquelle ils participent, ni les mêmes projets pour son avenir. Les résultats de leurs prochains congrès diront si le bloc se resserre ou s’il est voué à exploser.
Aux universités d'été du PCF, le leader communiste a annoncé : « Il va falloir produire plus, de tout, en France, et même de l’énergie ». En coulisses, une poignée de militant s’étonne de l’absence de regard critique sur la campagne de l'ancien candidat à la dernière élection présidentielle. Ils pointent l’éloignement du PCF vis-à-vis des mobilisations écologistes, féministes et antiracistes.