Sortie en salle d’une nouvelle adaptation de « Millénium », le best-seller de Stieg Larsson, par David Fincher. Un film qui, sur le rapport au corps, à l'écriture, au virtuel, dialogue avec « The Social Network » mais, plus surprenant, avec « J. Edgar ».
LaLa scène la plus exaltante de Millénium : Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes est grise. Elle se déroule dans le métro de Stockholm, sur les marches d'un escalator. Elle oppose la hackeuse Lisbeth Salander à celui qui vient de lui arracher son sac à malices informatiques. Bien que fluette, la jeune femme poursuit l'agresseur et se jette sur lui. Coups de pieds, coups de poings, changements d'axe de caméra non moins acrobatiques. Regards – un peu – étonnés des badauds, dont certains appellent des amis pour raconter l'incident, prennent des photos ou préviennent la police. Lisbeth, qui ne semblait pas de taille, a pourtant bientôt le dessus, elle bondit sur la rampe, s'y laisse glisser puis saute dans le wagon une seconde avant que les portes ne se referment, serrant contre elle son trésor. Cela aura duré trente secondes, pendant lesquelles la double vitesse des coups et de l'enchaînement des plans n'aura pas importé davantage que la double rumeur accompagnant l'action, celle de l'escalator s'ajoutant ici à la sourde omniprésence de la musique composée par Trent Reznor.