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Liquidations au Parti des fusillés

1952, année politique. 1952, année érotique (pour certains). Sur des modes très différents, les écrivains Gérard Guégan et Jean-Pierre Le Dantec revisitent cette période de purge dans les rangs du PC : Aragon énamouré et Georges Guingouin traqué. Quand les héros deviennent indésirables.

Dominique Conil

« Qui dira la souffrance d’Aragon ? », titre Gérard Guégan. Clin d’œil, mais ironie plus qu’empathie, sans doute, avec l’auteur du Roman inachevé lorsque qu’il évoque poétiquement « le poignard sur ses paupières » que fut la « révélation » en 1956 des crimes staliniens. Mais, en 1952, nous n’en sommes pas là. Elsa Triolet est à Moscou, et Aragon est à Paris : membre récent du Comité central, il a à faire. Si le Parti communiste, alors le premier de France, multiplie les hommages aux résistants (morts, du moins), il en va tout autrement dans la grande salle de la mairie de Montreuil. En l’espace de quelques jours, André Marty et Charles Tillon, ancien chef des FTP (Francs-tireurs et partisans), y sont jugés et exclus, façon poignard sur les paupières.

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