Pourquoi faut-il impérieusement relire Odysseas Elytis (1911-1996), ce poète de la modernité grecque auquel s’attache une légende solaire en des temps si peu radieux ? Précisément, répond Angélique Ionatos qui vient de le traduire, parce que quand tout s’écroule, en Grèce peut-être plus qu’en tout autre endroit du monde, « reste la lumière ».
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S’ilS’il n’était qu’une cigale de la poésie grecque moderne, ce serait lui : Odysseas Elytis. De la cigale on sait que dans la mythologie grecque, elle ornait les représentations d’Apollon, dieu de la musique et de la poésie, et aussi de la déesse Athéna. À ce mythe que raconte le Phèdre de Platon, il faut ici allier les métamorphoses naturelles de la cigale, si stupéfiantes au terme d’une longue maturation souterraine. Car on peut lire Elytis comme la métamorphose – par la « gent cigale » – d’une langue (le grec) qui, comme il l’a soutenu lors de la réception de son prix Nobel de littérature en 1979, « est parlée depuis 2 500 ans sans interruption et avec des différences minimes ».