Études de lettres modernes (Toulouse II-Le Mirail & Paris VIII) et formations aux métiers de l’édition. Collaborations pour l’essentiel avec des éditeurs scientifiques et techniques (CNRS Éditions, Eyrolles, IRD…) en tant que correcteur-réviseur, relecteur éditorial, auteur d’édition. Journaliste, correcteur-réviseur à Mediapart de mars 2008 à juin 2021. Auteur de livres de poèmes et d’études littéraires (notamment, Benjamin Fondane, au temps du poème, Verdier, 2006, et Pour chorus seul – À Jean-Pierre Duprey et Claude Tarnaud, Les Hauts-Fonds, 2013).
Chaque essai de Jean-Christophe Bailly est une incitation à la réflexion toujours brillamment reconduite. Naissance de la phrase rassemble deux textes sur le langage, s’attachant tout particulièrement à la part qu’y prend notre relation au monde selon deux points de vue, anthropologique et poétique.
La poésie est constitutive de la vision du monde de Roberto Bolaño. Premiers pas dans son « Université inconnue », somme poétique que la parution du tome I de ses Œuvres complètes permet de pleinement découvrir.
Fort du soutien inconditionnel dès ses 20 ans, dans l’ex-RDA, de Heiner Müller, Durs Grünbein s’est imposé comme l’un des poètes majeurs de la jeune génération allemande qui a vécu la chute du mur de Berlin. Presque un chant – le choix de ses poèmes paru récemment – restitue le plein retentissement de cette œuvre à son surgissement, à défaut de parfaitement situer leur auteur au regard de la réunification allemande.
Une égale attention à l’écriture, à la nature, aux êtres : tel est le partage du sensible auquel convie Sophie Loizeau, jusque dans ce livre récent, Les Loups, aux éditions Corti. Alors que se tient à Paris du 5 au 9 juin la 37e édition du Marché de la poésie, elle met en mots pour Mediapart son appréhension d’un « nous » au monde qui serait plus inclusif. Entretien.
La réédition des Œuvres poétiques de Jean Sénac était attendue par la force de la seule poésie, jouant à contretemps de l’Histoire. Mais c’est une voix aussi émancipatrice qu’inventive, parmi les plus aventureuses des poésies de langue française marquées par la colonisation, que ce poète hors pair fait entendre tout près, à travers les secousses de son pays d’élection, l’Algérie.
Une anthologie de Lev Rubinstein, acteur marquant de l’avant-garde artistique russe, vient de paraître aux éditions Le Tripode. Résolument campé en opposant politique depuis les années 1970, sous l’ère soviétique, ce poète moscovite est l’inventeur d’un genre à part, le « texte-sur-fiche », dont l’effet paradoxal est de rendre son œuvre aussi stupéfiante qu’inclassable.
Connue surtout pour ses grands poèmes testimoniaux (Témoignage, Holocauste…), l’œuvre de Charles Reznikoff (1894-1976) a pu passer pour une anomalie, son dessein antilyrique échappant pour une grande part à l’histoire de la poésie. L’édition récente de deux de ses livres de poèmes majeurs (inédits en français) donne la mesure de ce vœu de pauvreté volontaire qui est au cœur de la démarche du poète américain.
Publiée depuis quelques décennies seulement en langue française, l’œuvre de la poète anglo-américaine Mina Loy (1882-1966) s’offre au bout du chemin d’une vie qui s’est sciemment écartée des conventions, y compris celles du milieu artistique auquel elle a appartenu, comme pour en préserver l’éclat absolu.
Le poète chilien Nicanor Parra, apôtre de l’« antipoésie », est décédé mardi 23 janvier, à l'âge de 103 ans. L’été dernier, les éditions du Seuil avaient publié la première anthologie en langue française de celui qui était aussi le frère de la chanteuse Violeta Parra.
Patrick Laupin vient de réunir en un coffret de quatre livres l’expérience de toute une vie menée avec des enfants en ateliers d’écriture. L’Alphabet des oubliés, c’est le sort jeté par les enfants au poète, leur conjuration contre l’oubli du Livre (au sens de Mallarmé) que chacun porte en soi.
À bientôt 103 ans, le poète chilien Nicanor Parra bouscule le temps et emporte le vieux monde qui se repaît du malheur de tous, en nous faisant un singulier don d’éternité. Un tour d’horizon inédit de son « antipoésie » en langue française est offert dans une anthologie qui vient de paraître au Seuil.
Franck Venaille a fait paraître au printemps un livre aussi dérangeant qu’éblouissant intitulé Requiem de guerre où transparaissent les lignes de force de son œuvre distinguée par le Goncourt de la poésie 2017. « Oye ! Oye ! Oye ! Ce n’est pas possible autrement. »
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Dans le cadre de son master à l’école de journalisme de Tours, Claire Ferragu m’a interrogé sur la «place de la poésie dans l’espace médiatique français». Avec son assentiment, je publie notre entretien sur mon blog, où il a toute sa «place».
«Le livre d’une vie et d’une époque», a dit de son monumental «A» le poète étasunien Louis Zukofsky (1904-1978). Pour la première fois édité intégralement en français, «A» est un livre d’un abord si déroutant qu’il résonne comme notre futur : impénétrable, sauf à explorer et étendre nos capacités d’écoute et de regard.
En toute complicité avec nos correspondants haïtiens, il nous importe fort à Mediapart de saluer le « défricheur d’âmes » Michel Monnin, qui est mort en Haïti le 13 novembre dernier. Et ce en poèmes, parce que « quand il pleut », il peut « faire soleil en même temps ».
À rebours des notices nécrologiques d’usage, voici quelques notes sur un poète, Jude Stéfan (1930-2020), tenu malencontreusement dans l’ombre éditoriale d’une époque, et tout à la fois se situant lui-même dans un retrait «volontaire», le sien en poète, à qui il fait vraiment bon penser ces temps-ci.
Peu connue en France, où aucun livre d’elle n’a été publié, la prix Nobel de littérature 2020 a néanmoins retenu l’attention, certains de ses poèmes ayant été traduits en revue (Po&sie, Europe). Un essai centré sur la poésie anglo-saxonne d’un poète et universitaire étasunien, chroniqué dans Mediapart en 2013, lui accordait déjà une place majeure.