Études de lettres modernes (Toulouse II-Le Mirail & Paris VIII) et formations aux métiers de l’édition. Collaborations pour l’essentiel avec des éditeurs scientifiques et techniques (CNRS Éditions, Eyrolles, IRD…) en tant que correcteur-réviseur, relecteur éditorial, auteur d’édition. Journaliste, correcteur-réviseur à Mediapart de mars 2008 à juin 2021. Auteur de livres de poèmes et d’études littéraires (notamment, Benjamin Fondane, au temps du poème, Verdier, 2006, et Pour chorus seul – À Jean-Pierre Duprey et Claude Tarnaud, Les Hauts-Fonds, 2013).
Figure exposée de la lutte anti-apartheid, Breyten Breytenbach n’a jamais cessé d’interroger le concept de pouvoir. S’il n’en a négligé aucune facette, il s’est en particulier attaché au pouvoir des mots. Une récente anthologie de ses poèmes en fait une démonstration éclatante.
Voix importante de la littérature haïtienne en exil, Jean Métellus donne à titre posthume, avec Rhapsodie pour Hispaniola, son ultime livre. Ce poème épique relate la conquête impitoyable des « Indes » chimériques de Colomb et vient raviver la flamme d’une œuvre aussi discrète qu'essentielle à notre compréhension du monde.
Pour cet ultime volet (4/4) de la série « Le poème, voix des événements », nous présentons deux grandes voix actuelles de la poésie, celles du Chinois Yu Jian et de l’Italien Eugenio De Signoribus, qui, comme l’écrit Claude Mouchard, « vibrent l’une et l’autre avec les ébranlements de ce monde que, fût-ce dans la surdité et l’aveuglement, nous partageons ».
La narration et le lyrisme peuvent avoir partie liée dans les événements de l’Histoire, des histoires. Illustration avec trois poètes français actuels : James Sacré, Florence Pazzottu, Philippe Blanchon. Troisième volet de notre série « Le poème, voix des événements » et extraits.
À l’écart de la triade illustre de la poésie grecque, Cavafy, Séféris et Elytis, à laquelle on peut rattacher Ritsos, toute une génération aux préoccupations plus existentielles a éclos dans l’immédiat après-guerre. Ainsi, Aris Alexandrou, récemment traduit en français, donne à entendre une parole sans détour dans l'Histoire. Deuxième volet de notre série « Le poème, voix des événements ».
La violence globale de l’Histoire a été à ce point intériorisée par tous qu’il revient à la poésie du monde entier de mêler sa voix aux récits qui en sont faits. Intempestive, itinérante, c’est une singulière narration de l’Histoire, des histoires, que donne à entendre cette « voix des événements » du poème. C’est ce que nous nous proposons d’explorer dans cette série, et tout d’abord par cet entretien avec Claude Mouchard de la revue Po&sie.
Tout comme le Salon du livre de Paris, la Maison de l'Amérique latine rend hommage au poète argentin Juan Gelman, décédé le 14 janvier dernier. Cet exilé dont l'œuvre a été abondamment saluée et distinguée a écrit en « raclant les murs du monde avec ses os », en mémoire des « disparus » de la junte militaire (1976-1983).
La récente publication d’une anthologie de poèmes traduits du russe d’Arséni Tarkovski, père du cinéaste Andreï, permet de vérifier que s’il y a des enfants prodiges en art, il arrive aussi que des ascendances s’y exercent avec prodigalité.
Grâce à un formidable travail sur manuscrits, un important volume de poèmes inédits de Stanislas Rodanski, astre noir dans le ciel surréaliste tourmenté de l’après-guerre, vient d’être mis au jour. Écrits entre 1946 et 1952, les poèmes de Je suis parfois cet homme, à la beauté sidérante, ont une force de révélation sans pareille.
Soucieux d’excéder tout cadre national, les poètes russes contemporains mettent à nu un état du monde peuplé de figures singulières, telles que les « zones d'ignorance » ou « le réfugié intérieur » de Dmitri Golynko, non sans écho avec les actions directes du mouvement Occupy et des Pussy Riot. Entretien à Saint-Pétersbourg.
La figure de la parabole se doit d’être fidèle au contenu des histoires. Dans son livre, Parabole du failli, l’écrivain et poète haïtien Lyonel Trouillot, en dressant le portrait d’un « failli » essentiel à la collectivité, donne le change en poésie et en révolte sur la condition humaine.
Avec Reiner Kunze, présent aux Lectures sous l’arbre organisées par Cheyne éditeur en cette fin de mois d’août, la poésie de langue allemande fait souffler un renouveau d’est en ouest. En parallèle, l’extraordinaire geste poétique de W.G. Sebald commence à nous parvenir. Après Celan, Fried et Enzensberger, troisième et dernier volet sur la poésie de langue allemande depuis l’après-guerre.
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Dans le cadre de son master à l’école de journalisme de Tours, Claire Ferragu m’a interrogé sur la «place de la poésie dans l’espace médiatique français». Avec son assentiment, je publie notre entretien sur mon blog, où il a toute sa «place».
«Le livre d’une vie et d’une époque», a dit de son monumental «A» le poète étasunien Louis Zukofsky (1904-1978). Pour la première fois édité intégralement en français, «A» est un livre d’un abord si déroutant qu’il résonne comme notre futur : impénétrable, sauf à explorer et étendre nos capacités d’écoute et de regard.
En toute complicité avec nos correspondants haïtiens, il nous importe fort à Mediapart de saluer le « défricheur d’âmes » Michel Monnin, qui est mort en Haïti le 13 novembre dernier. Et ce en poèmes, parce que « quand il pleut », il peut « faire soleil en même temps ».
À rebours des notices nécrologiques d’usage, voici quelques notes sur un poète, Jude Stéfan (1930-2020), tenu malencontreusement dans l’ombre éditoriale d’une époque, et tout à la fois se situant lui-même dans un retrait «volontaire», le sien en poète, à qui il fait vraiment bon penser ces temps-ci.
Peu connue en France, où aucun livre d’elle n’a été publié, la prix Nobel de littérature 2020 a néanmoins retenu l’attention, certains de ses poèmes ayant été traduits en revue (Po&sie, Europe). Un essai centré sur la poésie anglo-saxonne d’un poète et universitaire étasunien, chroniqué dans Mediapart en 2013, lui accordait déjà une place majeure.