Dans la foulée des appréhensions liées au moment populiste que vivent les démocraties libérales, une parole scientifique et éditoriale affiche son inquiétude, voire sa défiance, vis-à-vis du peuple, perçu comme une menace pour la démocratie. Plusieurs publications récentes illustrent cette « peuplephobie ».
On ne compte plus les ouvrages sur le populisme, dont rares sont ceux qui, à l'instar des analyses de Jacques Bidet, Gérard Bras ou Jan-Werner Müller, permettent de mieux élucider un terme que la professeure de théorie politique Margaret Canovan désignait, dès 1981, comme « l’un des mots les plus confus du vocabulaire de la science politique ».