Comme Svetlana Alexievitch avec les témoins de l’ex-URSS, Sophie Divry – qui s’était intéressée aux habitants des banlieues périurbaines dans son roman La Condition pavillonnaire – laisse son écriture aux autres. Sa place d’autrice, vacante, est moins un magistère qu’une place à occuper : la page est un rond-point. Son usage de l’écriture dérange les usages majoritaires de la littérature comme des sciences sociales, en se rapprochant des pratiques du monteur, voire du copiste. À l’origine de l’enquête (menée sous forme d’entretiens), elle signe seulement la composition, l’agencement du texte, lequel reste soumis au regard de ses interlocuteurs – ce qui est loin d’être une règle ni une habitude de ce type de projet. Cette approche assure la pudeur du texte, ainsi qu’une réalisation faite en commun.
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