Prix Renaudot. Limonov-Carrère, un trouble jeu de miroir
Ecrire la vie d'un écrivain qui a lui-même beaucoup écrit sa vie ? Le kidnapping littéraire d'Emmanuel Carrère est aussi l'occasion de « déplier la Russie ». On se passionne pour ce Limonov traversant le siècle. Et plus encore pour les souterraines correspondances entre l'auteur et son «personnage».
LàLà-bas en fond, à Moscou, des voix et des discussions. Edouard Limonov a décroché le téléphone en pleine réunion avec le «comité» (à savoir le Parti national bolchevique), affable mais pas la tête au commentaire littéraire. « La police, les pressions, les réunions, trop de choses en ce moment... » Mais quand même, quelle impression pour lui, écrivain, de se retrouver personnage chez Emmanuel Carrère ? «Je n'ai pas lu le livre, seulement feuilleté.Et puis, j'ai écrit une cinquantaine de livres (dont une quinzaine traduits en français - NDLR), et tout n'est pas de l'autobiographie ! Mais surtout, cettequestion-là, c'est à Emmanuel qu'il faut la poser. »