Piqué à vif dans la peau, le tatouage s'installe au musée du Quai Branly. À l'ère de sa démocratisation, l'exposition "Tatoueurs, Tatoués" se veut un manifeste engagé contre la marchandisation et les récupérations de cette culture née dans les marges. Focus sur les réussites, échecs et exclus de cette importante rétrospective.
OnOn le dépeint ombrageux, rentre-dedans et pas toujours coopératif. Le jour de l'ouverture de l'exposition "Tatoueurs, tatoués" au Quai Branly, Tin-tin – figure incontournable du tatouage français et fondateur du SNAT (Syndicat national des artistes tatoueurs) – était pourtant rayonnant dans ses pompes cirées à bout pointu, chantant haut et faux un refrain de Tom Jones, rires et bruits de trompette à l'appui. Un parfum de victoire flottait dans l'air : quelques jours avant d'être endeuillé par la mort de HR Giger – maître du style biomécanique –, le milieu du tatouage sortait de l'ombre de ses mauvaises réputations.