Octobre 17. Asja Lācis, le théâtre ou l’avenir de la révolution
Suivre les traces d'Asja Lācis, c'est d'abord évoquer la Lettonie, un temps au centre de la dynamique révolutionnaire. C'est à Riga qu'Asja manie le russe, l’allemand et le letton, rencontre la littérature et surtout le théâtre. Révolutionnaire à Pétersbourg, à Moscou, à Berlin, elle n'aura de cesse de penser et de faire vivre un « Octobre théâtral », croisant et/ou aimant Bertolt Brecht, Walter Benjamin, Bernhard Reich.
Nicolas Auzanneau
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EntreEntre Riga, Pétrograd et Berlin, entre Capri et le Kazakhstan, les ombres qui suivent la trajectoire d’Asja Lācis (1891-1979) s’étendent et se déforment selon la position des divers projecteurs qui tentent de l'éclairer : femme de théâtre se changeant en « révolutionnaire de profession »[1], égérie libératrice se métamorphosant en harpie venimeuse (lire les notes de cet article sous l'onglet Prolonger). Toute rongée de silences, de mensonges et de manques que la recherche peine encore à combler[2], sa vie semble de bout en bout marquée par une singularité qui tient à sa lettonité[3]. Cette « Lettonie », carrefour et point d’impact des tragédies européennes, fut aussi durant les quelques mois de la guerre civile russe presque un centre.