François Hollande l'a déclaré le 10 décembre lors d'un déplacement à Oslo : « La crise de la zone euro, je l'ai déjà dit, elle est derrière nous. (…) Et donc tout ce que nous avons à faire, ce n'est plus simplement de sortir de la crise de la zone euro : c'est fait. » Le président français a-t-il péché par optimisme, sous le coup du prix Nobel de la paix que les dirigeants européens venaient de recevoir ?
Dans un entretien publié en début de semaine sur Mediapart, qui tranche avec l'analyse de l'exécutif français, l'économiste André Orléan rappelait à quel point les incertitudes pesant sur l'avenir de la zone euro restaient vives, en cette année 2013. Au même moment, Eurostat a publié des chiffres une fois de plus alarmants, avec un taux de chômage historique, à 11,8 % dans la zone euro, pour le mois de novembre dernier.
Même le commissaire européen à l'emploi et aux affaires sociales, le socialiste Laszlo Andor, y est allé de son analyse sinistre, le 8 janvier : « Vous n’avez pas besoin de me dire que 2012 était une autre très mauvaise année. Après cinq ans de crise, la récession est de retour et le chômage a atteint des niveaux inconnus depuis deux décennies». Avant de prévenir: «Il est peu probable que l’Europe voie sa situation s’améliorer en 2013. »
Pour faire le point sur le marasme social qui plombe l'Europe, et les pistes pour en sortir, nous nous sommes entretenus avec Raymond Torres, qui dirige l'Institut international d'études sociales, le centre de recherche de l'Organisation internationale du travail (OIT), à Genève. Adversaire de l'austérité, il dresse un tableau critique des remèdes proposés par la commission européenne, pour contrer la flambée du chômage, et estime que les pays du Nord de l'Europe, contrairement à ce qu'il est souvent dit, ne sont pas épargnés.
Quelle est la situation de l'emploi en Europe, cinq ans après l'éclatement de la crise aux États-Unis ?
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.