« Ton père appartient à une génération qui a honte des paysans. Notre génération, c'est d'eux qu'elle a honte », lâche dans Marina Bellezza de Silvia Avallone, Elsa, jeune doctorante lassée de l'université, à son ami Andréa, qui compte s'installer comme paysan dans les montagnes du Piémont. « Notre génération, c'est d'eux qu'elle a honte », de ces parents repus et pansus, satisfaits de la médiocrité berlusconienne, et présumés coupables des reniements, ou des acquiescements tacites, des années de plomb : on croit entendre une des voix de Silvia Avallone. Il ne fut donc pas simple, dans notre voyage dans l'histoire de la littérature sociale outre-alpine, de lui trouver un père littéraire, mais on espère avoir un candidat convenable en la personne de Stefano Tassinari, l'auteur de Les marques sur la peau (Metaillé, 2013). Le livre évoque les grandes manifestations altermondialistes de Gènes en juillet 2001 et la terrible répression de la police. Laquelle fit, outre des centaines de blessés, un mort. Et peut-être deux, hypothèse qui fonde l'intrigue du roman.
Série Épisode 2 Dans la famille de la littérature sociale italienne
Une famille littéraire (5/6) : Stefano Tassinari, le père enragé depuis les années de plomb
On lui doit Les marques sur la peau roman dont l'intrigue s'appuie sur les grandes manifestations altermondialistes de Gènes en juillet 2001 et la terrible répression de la police. Tassinari a vécu les années de plomb en jeune homme engagé et ne les a jamais oubliées. Dans notre tentative de dessiner une famille de la littérature sociale italienne, Silvia Avallone pourrait bien avoir hérité de Tassinari.
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