« “Va au spectacle et flatte !” : j’avais pris ces mots du président pour une boutade, en fait ils étaient ma feuille de route », a concédé Fleur Pellerin, après avoir été démise de son poste et remplacée par Audrey Azoulay. Entre restrictions budgétaires, bouleversements technologiques et économiques des industries culturelles et inégalités d'accès à la culture publique en dépit d'infrastructures importantes, le rôle d'un ministre de la culture n'est-il plus que de faire de la représentation et de la flagornerie ?
Pour cette nouvelle édition de « Contrechamp », rencontre avec Aurélie Filippetti, non pour dresser un bilan de son passage par la rue de Valois ou discuter de la politique culturelle suivie par sa remplaçante, mais pour voir ce que peut encore le ministère de la culture dans un contexte où il fait parfois pâle figure comparé aux acteurs privés, dans un moment où le Front national surfe sur le fossé existant entre le monde culturel et une partie de la population, et dans un temps de bouleversement technologique des industries culturelles.
« Contrechamp », le rendez-vous vidéo et long format de Mediapart qui décrypte les conditions de production et les processus de création de ce qui nous est donné à lire, voir ou entendre, entame une nouvelle saison en compagnie de l’écrivaine Joy Sorman, auteure notamment de Boys, Boys, Boys, Du bruit, essai sur le groupe NTM, Gros Œuvre et plus récemment La Peau de l’ours, aux éditions Gallimard. Elle a également codirigé avec Maylis de Kerangal l'ouvrage collectif Femmes et sport. Elle succède au sociologue Olivier Alexandre pour choisir les invités de « Contrechamp » et interroger les politiques, les pratiques et les institutions culturelles.