Après les avoir longtemps négligés, les études urbaines françaises font preuve d’un regain d’intérêt marqué pour les enfants. Réunissant des textes qui offrent des points de vue variés sur leur expérience de la ville et sur leur place en son sein, ce dossier entend participer à l’effort collectif aujourd’hui amorcé pour (re)penser les spécificités de ce citadin singulier. Un dossier de Métropolitiques.
EnEn France, les études urbaines se sont encore peu intéressées aux enfants. Si les analyses de la jeunesse abondent, elles ont tendanciellement privilégié les espaces domestiques et scolaires pour saisir les formes de socialisation et comprendre comment une société élabore et met en œuvre des conceptions de « ce dont les enfants sont capables ». Il est, d’ailleurs, paradoxal que les sciences humaines et sociales au sens le plus large du terme s’intéressent de façon si marginale aux enfants, si l’on considère qu’une de leurs prémisses fondatrices est que la culture et le fait social sont des choses apprises et non innées. Pourtant, l’enfance est longtemps demeurée un « petit objet » pour les études urbaines françaises comme pour les sciences sociales en général.