À Marseille, certains bastions syndicaux sont prêts à la grève générale

Après quatre journées de mobilisation massive mais infructueuse, de nombreux travailleurs marseillais se disent désormais prêts à arrêter le travail... jusqu’au retrait de la réforme des retraites. Récit d’une semaine de débats et d’actions avec la CGT et FO. 

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Marseille (Bouches-du-Rhône).– Ils rongeaient leur frein depuis plusieurs jours, laissant monter la colère contre une intersyndicale nationale jugée « trop molle ». Les travailleurs les plus mobilisés de Marseille rêvaient d’un mot d’ordre de grève générale et reconductible. Ils devront se contenter de l’appel lancé par l’ensemble des organisations de salarié·es à mettre « la France à l’arrêt, dans tous les secteurs » mardi 7 mars. Une journée qui pourrait être suivie d’appels dans certains secteurs à poursuivre la grève jusqu’au retrait de la réforme. 

Dans la ville, où la CGT est majoritaire dans les industries et où FO règne sans conteste sur les agents territoriaux, certains bastions syndicaux promettent déjà d’aller plus loin. 

Samedi 11 février, lors de la quatrième journée de mobilisation depuis le début du mouvement, le militant qui tient le micro du camion de la CGT annonce la couleur : « Et on recommence jeudi puis après, on ne s'arrête pas. On leur met le feu, on leur met la misère, on va leur coûter très cher puisqu’ils ne comprennent que ça, le rapport de force. » 

Dans la manifestation, qui allait du Vieux-Port à la Porte d’Aix, il a compté 140 000 manifestants. La préfecture en annonce 12 000 – à Marseille, les écarts de chiffres sont souvent sidérants. 

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Yann*, étudiante en art, à la manifestation du samedi 11 février à Marseille. © Khedidja Zerouali / Mediapart

Ce programme de la grève reconductible convient bien aux salarié·es du Carrefour Grand Littoral à Marseille qui manifestent aujourd’hui. Parmi eux, Houria et Patrick*, conseillers de vente, pour qui cette journée de mobilisation est la quatrième. « Les grèves perlées, c’est bien, ça permet de nous rendre visibles mais apparemment ils n’en rien à faire qu’on soit dehors, débute la première. Il faut qu’on fasse mal à nos patrons, qu’on leur coûte cher et qu’après eux mettent la pression au gouvernement. »  « Moi j’ai déjà perdu quatre journées de salaire et ça ne bouge pas, complète le second. Alors, quitte à perdre du salaire, autant y aller d’un coup. » 

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Carine et Marianne, cuisinières au centre communal d’action sociale de la collective de Saint-Martin-de-Crau. © Khedidja Zerouali / Mediapart

Carine et Marianne, cuisinières au centre communal d’action sociale de Saint-Martin-de-Crau, ont pris le TER pendant une heure pour venir manifester à Marseille. Elles ont de petits salaires après de longues carrières, à peu près 1 700 euros net chacune, et pourtant elles enchaînent les journées de grève. Le 16 février, elles débrayeront, le 7 mars aussi, « et tous les jours qu’il faut après ». « Ça va faire très mal sur le salaire, concède Carine, mais tant pis, on rognera sur les plaisirs, sur les sorties. Et encore, nous on est à temps plein mais maintenant les collectivités embauchent à temps partiel, donc nos collègues qui ont des contrats de 10 heures ou de 25 heures, c’est encore plus dur pour elles de faire grève. » 

Les deux copines le disent d’une même voix : « On n’en peut plus. » Sous le son des baffles, des drapeaux CGT à la main, elles s’inquiètent de la dégradation de leurs conditions de travail, de la pression que subissent les agents dans les services en sous-effectifs, de l’effritement du service public et du fait que leur départ à la retraite ne cesse de s’éloigner dans le temps, au rythme des réformes. « On n’est pas des radicales mais on pense qu’il faut tout bloquer, reprend Marianne, parce que malgré les manifestations et les grèves, on n’est pas entendues. Nous, nos métiers, on peut pas les faire à 64 ans, ou après. »

Tout devant, la banderole syndicale est unitaire. Les représentant·es de toutes les organisations syndicales, du remuant Solidaires à la CFE-CGC, le syndicat des cadres, avancent ensemble. 

Les militants nous disent quand même que si le gouvernement continue de s’entêter, il va falloir durcir le mouvement.

Malka Darmon, secrétaire générale de la CFDT Chimie Énergie Provence Corse.

Parmi eux, le patron de la CGT de Marseille, Olivier Mateu, tenant d’une ligne dure. Celui qui compte bien se présenter contre la successeure désignée de Philippe Martinez au prochain congrès de la confédération qui aura lieu fin mars, se tient légèrement derrière la banderole, discute avec les secrétaires généraux et les membres des autres organisations. L’heure est à l’unité syndicale et même intersyndicale : « Il faut que, partout, des assemblées générales de travailleurs, de syndiqués s’organisent, pour décider des formes de la lutte. Ça peut aller d’une heure à 24 heures de grève par jour, ça, c’est chacun qui décide mais ça doit s’inscrire dans un cadre confédéral, national et intersyndical. » 

« Dans l’appel intersyndical publié tout à l’heure, la grève est annoncée pour le 7 mars, il y aura aussi une mobilisation le 8, poursuit-il. Mais si les travailleurs décident de grèves reconductibles de partout, l’intersyndicale n’aura qu’à assurer la liaison entre tous les piquets de grève, jusqu’à la victoire, parce que victoire il y aura et cette réforme ne passera pas. »

Malka Darmon, secrétaire générale de la CFDT Chimie Énergie Provence Corse, estime que cette journée de mobilisation « est la deuxième plus grosse localement ». Alors que les discussions sur la reconductibilité de la grève bousculent les autres syndicats depuis au moins une semaine, la CFDT au niveau local n’a pas encore lancé de discussions à ce sujet. La grève, encore plus celle qui se reconduit, n’est plus dans les habitudes de mobilisation de la CFDT. « Mais ces prochains jours, on va sonder les militants pour voir ce qu’ils veulent faire, promet Malika Darmon. Les militants nous disent quand même que si le gouvernement continue de s’entêter, il va falloir durcir le mouvement. Après, comment ?, on ne sait pas encore. » 

D’autres savent. Ils ont rebaptisé les manifestations en « balades ». Côté CGT et FO, les représentants syndicaux font déjà remonter à leurs fédérations l’aspiration d’une partie grandissante des travailleurs : « Quitte à perdre du salaire, autant y aller d’un coup, jusqu’au blocage. » Cela devient la question principale, dans chaque réunion, chaque assemblée générale, chaque retour de manifestation. 

  • Lundi 6, mardi 7 : « Aucun bateau n’est entré dans le port pendant deux jours »

À la veille de la grève du 7 février, les représentants des fédérations locales de la CGT se sont retrouvés pour discuter de la suite du mouvement ; parmi eux, les représentants des industries électriques et chimiques, de la pétrochimie, des ports et docks et des cheminots. Au niveau national, ces quatre fédérations multiplient les communiqués de presse communs appelant à une accélération du mouvement. 

À partir de 20 heures, la douzaine de salariés du quart du soir de la plateforme Total de La Mède, à quelques kilomètres de Marseille, ont fait grève jusqu’à la fin de leur service, à 4 heures du matin. Ceux du quart d’après, aussi. Ceux d’après, aussi. Et la grève durera jusqu’à mercredi soir. « Et sur ce personnel qui travaille sur les machines, les grèves sont votées à une grande majorité, on est entre 75 et 100 % de grévistes », avance Fabien Cros, délégué syndical CGT sur la plateforme.

À partir de 21 heures, les agents du grand port de Marseille se sont aussi mis en grève, autant ceux de la vigie gérant l’entrée des bateaux sur le port que ceux qui les déchargent. « Aucun bateau n’est entré dans le port pendant deux jours. Si vous alliez à Fos-sur-Mer de lundi à mercredi soir, vous auriez vu trente bateaux qui attendent là, qui ne sont pas déchargés », affirme aussi Fabien Cros.

Mardi 7 février, la manifestation marseillaise a regroupé 180 000 manifestants selon la CGT et 15 000 selon la préfecture.

  • Mercredi 8 : les opérations « Robins des bois »

Mercredi matin, la centrale à gaz de Martigues était encore à l’arrêt. Depuis lundi soir, les salarié·es en grève ont décidé d’opérer une baisse de charge dans la centrale. Selon les syndicats, cela coûtera à GRDF quelque 920 mégawatts.

Dans son bureau syndical, Renaud Henry, entouré de tracts défendant le régime spécial des industries électriques et gazières, déroule les raisons de son opposition à la réforme des retraites, et les moyens qui permettraient, selon lui, d’arriver à l’abandon de celle-ci.

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Renaud Henry, secrétaire général de la CGT Énergie à Marseille. © Khedidja Zerouali / Mediapart

La section marseillaise de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME) a mené plus d’une dizaine d’opérations « Robin des bois » depuis deux semaines. Elles consistent à passer en tarif bas des boulangers ou des petits commerçants. Un mode d’action qui ulcère ministres et éditorialistes. 

Ces actions vont aussi conduire à ce qu’Enedis soit en incapacité de faire des baisses de courant à distance pour les foyers de 60 000 Marseillais·es. Parmi eux, ceux qui ne pourront pas s’acquitter de leurs factures continueront d’avoir du courant, sans baisse de charge, puisque leurs compteurs Linky ont été déconnectés du réseau. De même, les familles de deux cités populaires de Marseille auront bientôt des surprises sur leurs factures : opération - 50 % sur le gaz.

Il est bientôt 10 heures, et les électriciens et gaziers marseillais arrivent au compte-gouttes sur le site. Une assemblée générale a été convoquée pour discuter du sort réservé aux députés macronistes du coin. Ce mercredi 8 février est aussi une journée de mobilisation interprofessionnelle pour plusieurs fédérations de la CGT, alors se mêlent aux travailleurs de l’énergie un ancien salarié du port de Marseille, une soignante, une agente territoriale, une salariée de la société d’entretien ONET, un cheminot, une assistante d’éducation, des membres du « comité chômage » de la CGT. 

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Assemblée générale des électriciens et gaziers de Marseille, le mercredi 8 février. © Khedidja Zerouali / Mediapart

Renaud Henry annonce que, lundi soir, il a envoyé une série de mails aux trois député·es macronistes de Marseille : Sabrina Agresti-Roubache, Lionel Royer-Perreaut et Claire Pitollat. Sur un ton qui pique, les électriciens et gaziers leur proposent une discussion autour de la réforme des retraites, pour connaître leurs positions sur le fond, et, si jamais elles divergent de la leur, alors, « on en prendra acte. » Comprendre : « On coupera l’électricité de leurs permanences. » Dans la foulée, les agents des renseignements généraux ont appelé le délégué syndical. 

Le secrétaire général de la CGT Énergie à Marseille justifie l’acte illégal : « Les permanences des élus sont normalement des lieux qui sont censés accueillir la parole des citoyens. Les élus qui ne veulent plus entendre les citoyens, les travailleurs, n’ont donc plus besoin de leurs permanences et on leur applique alors la sobriété énergétique qu’on applique aux bâtiments qui ne sont pas utiles au bien commun, comme nous l’a demandé le gouvernement. »

Sur les trois députés, seule Claire Pitollat a répondu. Elle leur a proposé un rendez-vous le lundi 13 février. La discussion promet d’être salée, peut-être un peu trop pour la députée qui, le 6 février, s’offusquait sur Twitter que quelques affiches contre la réforme des retraites aient été collées sur le rideau de fer de sa permanence. Un tweet supprimé depuis. 

Dans la salle accueillant l’assemblée générale, chacun se demande quels mots il faudra employer et, en cas de désaccord, quel fil il faudra couper. 

Alex, gazière : « C’est important d’ouvrir un dialogue mais surtout de leur faire comprendre que s’ils ne nous écoutent pas, on peut bien leur casser le cul. » Et son voisin, aussi énergéticien, de rétorquer : « Mais tu vois bien que c’est déjà clos comme dialogue, Borne a prononcé une dizaine de 49.3. Il ne faut pas rêver, ils ne nous écouteront pas et il faut bloquer le pays dès maintenant. »

Jules, aiguilleur SNCF : « Ceux avec qui il faut vraiment discuter c’est les usagers et tous nos collègues qui ne sont pas encore dans le mouvement. Mais si jamais on décide d’y aller quand même, c’est pas pour discuter mais pour leur faire comprendre la colère d’en bas et pour que, en haut, ils soient obligés de lâcher en se rendant compte que s’ils ne le font pas, on peut tout bloquer, et avec le soutien de l’opinion publique. » 

Un gazier : « Pour le moment, l’opinion publique est avec nous mais peut-être qu’on ne l’aura plus après et… on s’en fout. On sait pourquoi on le fait, parce qu’il est impossible que cette réforme passe et qu’on travaille plus longtemps. » 

Plusieurs prises de parole plus tard, la décision est prise : une délégation ira à la permanence de la députée, lundi 13 février. Puis les discussions dérivent sur la suite que doit prendre le mouvement. Dans l’assemblée générale, tous optent pour un durcissement du mouvement. 

Jules, aiguilleur SNCF : «  Ceux qui seraient prêts à entrer en grève reconductible pour marquer un grand coup se démotivent avec ces petites grèves d’un jour ou de deux jours. On veut y aller maintenant, on est prêts, et ce n’est pas grave si on perd la CFDT sur le chemin. »

Je préfère ne manger que des pâtes pendant un mois plutôt que de travailler deux ans de plus.

Claire*, assistante d'éducation.

Annabelle, agente hospitalière : « On sait que certains disent que ça coûte cher, la grève reconductible. Parmi les travailleurs, personne n’a les moyens de faire cette grève et pourtant, si on veut gagner, il faut y aller. Moi je préfère faire dix jours d’un coup que de perdre des journées de salaire par-ci par-là pour aller me balader en ville et revenir. »

Claire*, assistante d’éducation : « Nous aussi on est précaires, et même à moins que le Smic, on fait la grève et on fait fermer les vies scolaires. Je préfère ne manger que des pâtes pendant un mois plutôt que de travailler deux ans de plus. Et puis, c’est aussi pour ça que les caisses de grève existent. »

Les prises de parole se suivent et se ressemblent. Même si le prix à payer est une désunion syndicale. « Et encore, c’est à nuancer, parce qu’on n’est pas à l’abri que les syndiqués de base de la CFDT nous suivent », imagine Renaud Henry.

  • Jeudi 9, TotalEnergies La Mède reprend du service

Le jeudi matin, tout le réseau d’acheminement de carburant des Bouches-du-Rhône est revenu à la normale après deux jours de perturbations. De lundi à mercredi soir, la plateforme Total La Mède n’a fait rentrer si sortir aucun carburant ; le grand port de Marseille a bloqué les déchargements de bateaux ; la raffinerie Esso à Fos-sur-Mer n’a fait sortir aucun carburant ; la raffinerie Pétroineos à Lavéra n’a fait sortir aucun carburant. 

« Si ça durait une semaine de plus, il n’y a plus de carburant dans la région », affirme Fabien Cros, représentant CGT à Total La Mède.

Sur tous ces sites, c’est la CGT qui a appelé à la grève mais sur la plateforme Total La Mède, le syndicat Force ouvrière s’est joint au mouvement. La CFE-CGC, aussi représentée sur le site, n’a pas embrayé. « Ils préfèrent appeler à la manif, souffle Fabien Cros. C’est des cadres, et chez nous, ils ne sont pas capables d’appeler à la grève. S’ils le font, ils peuvent sauter rapidement. Puis, on les considère comme un syndicat proche de la direction, donc quand on appelle au débrayage, on ne les contacte même pas… Même si maintenant on se retrouve dans les mêmes manifestations. »

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Fabien Cros, délégué syndical CGT de la plateforme Total de La Mède. © Khedidja Zerouali / Mediapart

Une veste rouge couleur URSS sur le dos, Fabien Cros manie la nuance et affirme que ce serait mentir que de dire que tous les travailleurs des raffineries souhaitent une grève dure dès aujourd’hui. « Il y a une partie de très motivée, bien sûr, mais il y a aussi ceux qui ont été échaudés par la grève qu’on a faite récemment sur les salaires à Total. On s’est fait découper médiatiquement et ça a eu des répercussions violentes. »

Il raconte les collègues qui, dans leur vie privée, subissaient des remarques selon lesquelles ils étaient des nantis, payés 5 000 euros par mois, qui faisaient grève et bloquaient pour rien. Ceux-là ne seraient prêts à se lancer dans une grève dure que s’ils ne sont pas les seuls. Peu ou prou le discours que portent les syndicats de la SNCF au niveau national ou ceux de la RATP en région parisienne. 

« Faut pas que ce soit une grève des raffineurs, reprend Fabien Cros. Et c’est pour ça que, à la pointe de la mobilisation, il y a nos quatre fédérations qui agissent ensemble et qu’on n’y va pas chacun de son côté. » Si les raffineurs n’imaginent pas la grève générale pour demain, ils visent au moins la déstabilisation. L’objectif ? Que les grèves coûtent le plus cher possible aux patrons et à l’État.

Les seuls qui sont capables d’aller sur une stratégie de blocage, de toute façon, c’est nous.

Fabien Cros, délégué syndical CGT de la plateforme Total La Mède

C’est sans surprise que le raffineur, membre de la remuante union départementale des Bouches-du-Rhône de la CGT, porte un regard sévère sur la stratégie nationale. « La stratégie confédérale de maintenir l’unité syndicale à tout prix n’est pas la nôtre, balaye t-il. Garder la CFDT, j’en ai rien à faire. D’accord, on a besoin d’eux pour l’affichage politique mais pas au point de transformer ce qu’on est. »

« Les seuls qui sont capables d’aller sur une stratégie de blocage, de toute façon, c’est nous, continue le raffineur. Puis si Laurent Berger décroche, il risque aussi de se faire dépasser par sa base parce que les mecs syndiqués à la CFDT, ils mangent les mêmes cailloux que nous. On souffre de la même manière. Au bout d’un moment, ceux-là nous voient nous agiter et finissent, éventuellement, par nous rejoindre. » 

  • Vendredi 10 : FO face à des agents qui veulent bousculer le calendrier syndical

Patrice Ayache, secrétaire général de l’union départementale des services publics de FO, court de réunion en réunion. « En ce moment c’est la folie », sourit-il sous le soleil du Vieux-Port. Et toutes ces réunions ces derniers jours ont le même goût : « Le durcissement que demandent les agents devient le sujet de toutes nos discussions. » 

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Patrice Hayache, secrétaire général de l’union départementale des services publics de FO dans les Bouches-du-Rhône. © Khedidja Zerouali / Mediapart

Et de prendre l’exemple d’une réunion qui s’est déroulée dans la semaine, avec les mécaniciens qui réparent les bennes et les autres engins de propreté et de collecte. Ils étaient une dizaine, dans les locaux du syndicat situés à Saint-Charles, et tous tenaient à peu près le même discours. « On se prend de plus en plus dans les dents des critiques sur l’organisation du mouvement. Sur le terrain, c’est simple, nos agents veulent planter. Ne pas reprendre le travail tant que le gouvernement ne lâche pas. » 

Mardi prochain, Patrice Ayache ira à Paris porter, au niveau des instances nationales de FO, la colère des agents et leur envie de se lancer dans une grève reconductible. « Et si les instances, la nôtre comme celles des autres syndicats, n’entendent pas cette aspiration des syndiqués, alors… Oui, peut-être que les organisations se feront dépasser par leur base. »

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