Reportages, analyses, parti pris, émissions : retrouvez l’ensemble de notre couverture éditoriale sur la réforme souhaitée par le président de la République.
Entre janvier et juin 2023, la France a connu un des plus importants mouvements sociaux de son histoire. Pour protester contre le projet de réforme des retraites, les syndicats, pour une fois unis, ont organisé quatorze journées de mobilisation, dépassant quatre fois le million de manifestants selon la police, et de nombreuses grèves.
Le texte est pourtant entré en vigueur le 1er septembre, rien n’a fait plier Emmanuel Macron et son gouvernement. Après cet échec, le mouvement social et l’intersyndicale vont-ils trouver un nouveau souffle ? Comment peuvent-ils dépasser les impasses stratégiques du premier semestre ? Les réformes vont-elles s’accélérer ? Tentatives de réponses.
La dernière livraison du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites, publiée le 22 juin, met le gouvernement dans l’embarras, car elle balaie l’hypothèse d’un retour à l’équilibre financier. Mais s’en tenir aux grands équilibres comptables empêche de voir la nette dégradation à venir des conditions de vie des retraités.
L’échec de la tentative d’abrogation a marqué la fin d’une bataille politique sur le passage de la retraite à 64 ans. Le mouvement social n’a certes pas obtenu le retrait de la réforme, mais il a brillé par sa capacité à rassembler face à un pouvoir solitaire. Derrière sa victoire en trompe-l’œil, l’exécutif se trouve plongé dans l’inconnu.
Le 21 juin, le secrétaire général de la CFDT quitte son poste, remplacé par son actuelle numéro deux, Marylise Léon. Réforme des retraites, efficacité de la grève, place des syndicats… Mediapart l’a interrogé sur tous les sujets chauds de ses dix ans de mandat.
Des élus du personnel de l’usine Airbus Atlantic d’Albert (Somme) étaient jugés le 8 juin à Amiens pour avoir bombé « #Stop64 » sur la chaussée le 7 mars, pendant une manifestation. Ils dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. Le procureur a requis 500 euros d’amende pour chacun.
La quatorzième journée nationale de mobilisation, et sans doute la dernière, a bien moins rassemblé, mardi, que les précédentes. Syndicalistes et simples citoyens espèrent avoir marqué durablement les esprits. Mais l’inflexibilité du pouvoir assombrit les perspectives.
L’intersyndicale organise mardi 6 juin la quatorzième journée de mobilisation, contre un texte qui entrera en vigueur le 1er septembre. Sans le dire ouvertement, elle cherche à enjamber cette échéance, pour continuer de peser dans le rapport de force avec l’exécutif.
Les macronistes et leurs alliés ont manœuvré toute la journée de mercredi, en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, afin d’empêcher que le texte du groupe centriste visant à abroger la réforme des retraites n’arrive au vote dans l’hémicycle. L’opposition dénonce, une fois encore, un « déni de démocratie ».
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Pour échapper au vote sur la proposition de loi du 8 juin, le pouvoir a imaginé une manœuvre inédite, qui serait portée dans l’hémicycle par la présidente de l’Assemblée nationale. Longtemps réticente à une telle idée, Yaël Braun-Pivet s’y serait résolue mardi matin, lors d’un petit déjeuner à Matignon.
Les manifestants se sont retrouvés en masse pour cette Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, où les syndicats ont affiché leur unité pour la première fois depuis 2009. S’ils ne savent pas comment arracher la victoire contre la réforme des retraites, ils sont encore des centaines de milliers à tenter de le faire.
En ce 1er-Mai, l’autrice Diaty Diallo estime, dans un texte pour Mediapart, que malgré la bataille « perdue » contre la réforme des retraites, « on a récupéré une chose en chemin : un nouveau degré d’intensité et d’urgence dans la manière dont on veut prendre soin de ce monde et de ce qui y vit ».
Pour les travailleurs et travailleuses mais, surtout, contre la réforme des retraites. Ce 1er-Mai s’annonce colossal à l’appel d’une intersyndicale unie. En trois mois, le mouvement social a permis à ses artisans de tisser des liens, parfois hors des sentiers syndicaux, pour maintenir la lutte et en construire de nouvelles, partout en France.
Depuis le passage de la réforme des retraites par le 49-3, de nouvelles formes de contestation ont éclos. Des casserolades aux soirées de soutien, avec une place importante donnée au happening. Certains artistes, et notamment des rappeuses et des rappeurs, ont choisi d’user de leur art pour contrer cette réforme.
Le mouvement social ne cesse de se réinventer. Après les grèves et les manifestations d’ampleur, place aux « casserolades » pour couvrir la voix de l’exécutif, qui n’apprécie guère. Entretien avec Danielle Tartakowsky, historienne spécialiste des mouvements sociaux, qui y voit la profondeur de l’ancrage du mouvement et sa dimension populaire.
Depuis la promulgation de la réforme des retraites, le mouvement social se mue en poil à gratter de l’exécutif, poursuivant partout le chef de l’État et les ministres à coups de concert de casseroles, de burlesque et de parodie. Les opposants se challengent et irritent au plus haut point le pouvoir.
Déplacement d’Emmanuel Macron ce jeudi à Ganges, dans l’Hérault, sur le thème de la ruralité et de l’éducation. Il n’est pas allé au contact de la foule mais elle a bruyamment fait entendre sa colère. Reportage dans le comité d’accueil cévenol.