Dans cette petite ville de la Creuse, ménages et artisans subissent l’inflation et la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Alors on bricole pour adoucir le quotidien. Si des mobilisations contre la réforme des retraites se profilent, nombre d’habitants sont encore dans l’expectative.
En misant sur la « lassitude » des Français, l’affaiblissement du débat public et le délitement de la démocratie sociale, Emmanuel Macron espère faire passer sa réforme des retraites sans grandes difficultés. Mais une éventuelle victoire de l’exécutif pourrait avoir de graves conséquences à plus long terme.
Travailler plus pour cotiser plus, produire plus, consommer plus… et polluer plus. Une façon de réduire nos émissions de gaz à effet de serre serait pourtant de réduire le temps de travail.
Les jeunes qui s’engagent, avec une radicalité renouvelée, sur les enjeux écologiques vont-ils le faire aussi contre la réforme des retraites ? La plupart de ceux que Mediapart a interrogés dénoncent un projet libéral qui contribue aux dérèglements climatiques parce qu’il est fondé sur le productivisme.
La première journée de mobilisation contre le projet du gouvernement devrait donner lieu le 19 janvier à des grèves et à des manifestations massives. L’opposition au recul de l’âge de départ et la colère contre l’exécutif sont palpables. Mais le mouvement tiendra-t-il dans la durée ?
Même s’ils jugent la réforme nécessaire, plusieurs députés, majoritairement issus de la dite « aile gauche » de la majorité, pointent désormais ouvertement les failles du texte actuel. Et s’activent en coulisses pour amender la copie avant son passage dans l’hémicycle.
Chauffeur de bus, aide à domicile, ouvrier, professeure, régulatrice du Samu, etc. Deux jours avant la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, sept travailleuses et travailleurs du quotidien échangent sur leurs conditions de travail.
La réforme des retraites voulue par le gouvernement prévoit l’extinction du régime spécial des industries électriques et gazières. Les fédérations syndicales de la branche, unanimes, appellent à une vaste mobilisation des personnels pour préserver ce régime « excédentaire », partie intégrante de leur statut.
Le gouvernement veut reculer l’âge de la retraite, mais au pied du Larzac, des demandeurs d’emploi de plus 55 ans racontent leurs difficultés à retrouver un job dans un territoire désindustrialisé. « Je me suis vite retrouvé confronté au problème de mon âge », résume l’un d’eux.
En contrepartie du recul de l’âge de départ à la retraite, le gouvernement promet que les pensions minimales équivaudront à 85 % du Smic. Mais cette mesure ne vaudra que pour les carrières complètes, et ne devrait s’appliquer intégralement que pour très peu de personnes.
Austérité budgétaire, faible productivité, bas salaires… En filigrane de sa réforme des retraites, le gouvernement nous présente un futur guère optimiste.
Piégée par un gouvernement qui a repris mot pour mot ses revendications, la droite d’opposition va soutenir la réforme des retraites. Au risque d’apparaître comme le supplétif du pouvoir et de fragiliser un peu plus l’unité de ses rangs. Éric Ciotti assure qu’il a fait plier Matignon.
Élisabeth Borne a annoncé le recul de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite, qui atteindra progressivement 64 ans. La durée de cotisation pour partir sans pénalités augmentera aussi plus vite que prévu. Une réforme aux antipodes des ambitions du premier quinquennat Macron.
La première ministre va présenter sa réforme des retraites. C’est l’occasion de revenir sur l’esprit de ce texte et de se demander si les jeunes, qui semblent plus préoccupés par le climat que par leurs hypothétiques futures pensions, se joindront à la bataille.
Spécialiste du sujet et inspirateur de la première réforme qu’Emmanuel Macron a tenté de faire passer, le directeur de l’Institut des politiques publiques avertit sur les choix que pourrait faire le gouvernement. Et explique les revirements du président sur ce dossier brûlant.
« À l’air libre » reçoit Philippe Martinez, alors que le gouvernement annoncera le 10 janvier sa réforme des retraites, dans un contexte d’inflation et de services publics en déshérence. « Une réforme pour faire peur » et « un démantèlement de l’esprit de solidarité », selon le secrétaire général de la CGT.