Après quatre journées de mobilisation massive mais infructueuse, de nombreux travailleurs marseillais se disent désormais prêts à arrêter le travail... jusqu’au retrait de la réforme des retraites. Récit d’une semaine de débats et d’actions avec la CGT et FO.
Des manifestations massives - et plus fournies que le 7 février - se sont déroulées ce samedi dans toute la France pour contrer la réforme des retraites, tandis que l’intersyndicale appelle à « mettre la France à l’arrêt dans tous les secteurs » le 7 mars prochain. Reportage dans le cortège parisien.
Dans son dernier livre, Bernard Friot critique les mots d’ordre de l’opposition classique aux réformes des retraites et appelle à élargir la contestation à celle du mode de production, en partant de l’esprit fondateur du régime général.
Vendredi, la sanction d’un Insoumis pour un tweet a enflammé un hémicycle, déjà très tendu par l’examen de la réforme des retraites. Renvoyant ainsi l’image d’un parlement bien loin des préoccupations des Français.
Dans les plateformes logistiques de Mer (Loir-et-Cher), la contestation sociale contre la réforme des retraites peine à décoller. La crainte des pertes de salaire, l’indifférence aux enjeux et les leçons douloureuses de la période « gilets jaunes » pèsent.
Samedi 11 février, le « pink bloc » sera à nouveau présent dans la manifestation parisienne. Derrière son succès dans les mobilisations, des collectifs et associations dénoncent une réforme des retraites « particulièrement néfaste » pour les personnes LGBTQI+.
Contrairement aux égoutiers de la ville de Paris qui partent à 52 ans, ceux de Marseille, employés par une société privée, doivent attendre jusqu’à 62 ans, 64 si la réforme des retraites est votée… Une aberration pour les ouvriers du Sud, qui racontent toute une vie de labeur sous terre.
En posant le choix entre « la réforme ou la faillite », Gabriel Attal, le ministre des comptes publics, a tenté un argument d’autorité pour imposer le report de l’âge légal de départ à la retraite. Mais cette menace cache surtout un système défaillant fondé sur des exonérations considérables.
Un texte purement budgétaire sans aucune portée sociale. Depuis quelques mois, Emmanuel Macron et ses soutiens défendent une réforme des retraites diamétralement opposée au projet qu’ils avaient initié en 2017. Un revirement qui en dit long sur ce pouvoir, son absence de colonne vertébrale et ses arrangements avec la vérité.
L’Ariège a continué de se mobiliser pour la troisième journée d’action contre la réforme des retraites mardi 7 février. À Pamiers, environ cinq mille personnes ont défilé, dans la diversité des fureurs logiques propres aux territoires ruraux. Choses vues.
Les deuxième et troisième jours d’examen de la réforme des retraites ont porté sur les régimes spéciaux, que le gouvernement souhaite supprimer. La gauche en a profité pour esquisser sa stratégie parlementaire, taxée d’obstruction par les autres groupes.
Une partie des députés de la Nupes considère que la mise au vote de l’article 7 du projet de loi, sur le report de l’âge légal, est un pari risqué. Leur idée : faire durer les débats pour l’esquiver. D’autres veulent y aller, espérant une bonne surprise à l’arrivée.
Pour la troisième journée de manifestations contre la réforme des retraites, mardi 7 février, des rassemblements ont encore éclos sur tout le territoire, y compris dans des villes peu habituées aux défilés. La police a compté un peu plus de 750 000 manifestants, moins que les deux premières mobilisations. Les discussions sur la suite se font pressantes.
Plus de 200 rassemblements étaient organisés mardi à l’appel des syndicats pour contester le projet de réforme des retraites. Récit des mobilisations par nos envoyés spéciaux à Évreux, Strasbourg, Amiens, Lyon, Toulouse ou encore Paris.
Après deux journées de mobilisation record, les syndicats peuvent se prévaloir d’une indiscutable victoire, et espèrent continuer de mobiliser. Mais face à un pouvoir inflexible, l’intersyndicale ne souhaite pas durcir le mouvement avant plusieurs semaines au moins. Au risque de l’impasse ?
Lundi, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a affirmé que le projet de loi sur les retraites n’avait pas à corriger les inégalités entre les femmes et les hommes. Un discours en opposition totale avec les discours d’Emmanuel Macron en 2019.