Un rassemblement était organisé jeudi dans les Yvelines, devant le site d’une filiale d’Engie chargée du stockage souterrain du gaz naturel. Les militants syndicaux n’hésitent plus, ils veulent « monter d’un cran » face à un gouvernement définitivement discrédité à leurs yeux par le passage en force à l’Assemblée.
Pour cette huitième journée de manifestation contre la réforme des retraites, des rassemblements d’habitués à Paris et des piquets de grève très clairsemés. Récit des dernières 24 heures de mobilisation avant que la réforme ne revienne au Parlement, pour la dernière fois.
Réunis en petit comité pour réécrire le texte qui devrait être soumis au vote jeudi 16 mars, le gouvernement et le parti Les Républicains ont adopté un « compromis ». Dénonçant un « coup de force » démocratique, la gauche a largement levé le voile sur les discussions censées se tenir à huis clos.
Une vingtaine de voix du groupe Les Républicains manquent encore au pouvoir pour faire passer son projet de loi sur les retraites. En coulisses, les échanges se multiplient pour convaincre les derniers hésitants. Dans le flou du moment se mêlent les stratégies des uns et des autres, la pression du terrain et les petites combines politiques.
Malgré des manifestations massives et des coups d’éclat ces dernières heures, l’intersyndicale n’a pas réussi à organiser beaucoup de grèves de longue durée. Les porte-monnaie vides des salariés et la réticence des secteurs « bloquants » à partir seuls expliquent en bonne partie cette situation.
La crainte que le passage en force du gouvernement profite à l’extrême droite n’est pas une lubie infondée. C’est ce que montrent les chercheurs Bruno Palier et Paulus Wagner dans une note publiée par le think tank Terra Nova.
Contre la réforme des retraites, une centaine de militants syndicaux réunis à l’appel de la CGT, avec le soutien de l’intersyndicale, ont organisé lundi des barrages filtrants à l’entrée d’une usine et d’un centre de stockage du géant du pneu dans la métropole auvergnate.
Après huit jours d’arrêt du travail contre la réforme des retraites, le blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine a été reconduit jusqu’à samedi. Sur le site, des agents racontent des métiers « pas seulement pénibles » mais aussi « dangereux ».
Émission spéciale sur le mouvement contre la réforme des retraites, face à l’intransigeance du pouvoir. Près d’une quarantaine de personnalités s’exprimeront sur les causes et les risques de cette attitude, à l’orée d’une semaine décisive.
Que peut encore le mouvement social quand même la lettre polie des syndicats a reçu une fin de non-recevoir ? Que faire quand on a l’impression d’être face à un mur, alors que l’opinion publique rejette franchement cette réforme des retraites ?
Les forces de l’ordre ont multiplié les charges en marge de la manifestation parisienne, samedi. Après le départ de Didier Lallement du poste de préfet de police de Paris, « l’effet Nuñez », du nom de son remplaçant, vanté par une partie de la presse, a été de courte durée.
Partout en France, la septième journée de mobilisation a donné lieu au même constat ce samedi : le mouvement social, bien que moins fourni, ne désarme pas. Emmanuel Macron, lui, avance imperturbablement, comptant faire adopter son texte le 16 mars. L’intersyndicale demande désormais une « consultation citoyenne ».
Le vote du projet gouvernemental, dans la soirée de samedi, ne saurait masquer les dessous peu glorieux de l’adoption du texte. Non seulement la « Macronie » a dû recourir à une série de manœuvres procédurales pour éteindre les débats dans l’hémicycle, mais aussi s’en remettre à LR.
Le ministre du travail a enclenché la procédure du « vote bloqué » au Palais du Luxembourg pour museler l’opposition et mettre un terme aux débats parlementaires avant même la fin programmée de l’examen du texte. Un « terrible aveu de faiblesse », dénonce la gauche.
Alors que le mouvement social contre la réforme des retraites dure depuis près de deux mois, avec des actions désormais reconductibles, les caisses de grève permettent aux salariés en lutte de tenir. Entretien avec le sociologue Gabriel Rosenman, ex-cheminot et spécialiste des caisses de grève.
Alors que les syndicats réclament en vain d’être reçus par Emmanuel Macron et appellent à deux nouvelles manifestations, l’exécutif guette le cours des discussions parlementaires, qui devraient s’achever jeudi prochain. Rien n’est encore acquis pour le camp présidentiel, qui devra peut-être recourir au 49-3.