Dans plusieurs lycées de France, des professeurs ont choisi la grève de la surveillance des examens comme nouveau mode d’action. Pour protester à la fois contre la réforme du baccalauréat qui se traduit par ces épreuves anticipées, mais aussi contre la réforme des retraites. L’usage du 49-3 a rallumé l’envie d’agir.
Depuis qu’Emmanuel Macron a décidé d’utiliser le 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites en force, les élus de sa majorité se cachent, en attendant le vote des motions de censure contre le gouvernement. La colère des manifestants, elle, s’exprime de plus en plus librement.
Des étudiants ulcérés par le passage en force du gouvernement et par la répression policière veulent déborder l’intersyndicale avec des méthodes plus spontanées. La Coordination nationale étudiante appelle à « une journée de blocage des universités et de manifestations de la jeunesse » le 21 mars.
Depuis quatre jours, des grévistes contre la réforme des retraites bloquent l’accès d’un important centre de stockage pétrolier, en Loire-Atlantique. Sur place, les manifestants oscillent entre espoir d’un durcissement du mouvement et exaspération face au mutisme du pouvoir.
Dans un texte pour Mediapart, l’écrivain Nicolas Mathieu s’adresse à Emmanuel Macron et à son gouvernement : « L’exécutif est certes légitime mécaniquement, en vertu des textes et de la solidité de nos institutions, mais il a perdu ce qui donne vie à la vraie légitimité politique en démocratie : un certain degré d’adhésion populaire. »
Après le passage en force de la réforme des retraites par le 49-3, le mouvement de contestation durcit le ton. Beaucoup de manifestants estiment que le gouvernement s’est mis lui-même dans une situation qui pousse à la violence. À Paris notamment, des policiers ont violemment réprimé la mobilisation.
Alors que la mobilisation sociale continue dans la rue, les oppositions disposent de trois leviers constitutionnels pour empêcher l’application de la réforme des retraites : la motion de censure, un recours au Conseil constitutionnel et un référendum d’initiative partagée.
Au lendemain du passage en force du gouvernement, la réforme des retraites est sous la menace d’une motion de censure transpartisane déposée par le centriste Charles de Courson. Le député de la Marne explique à Mediapart sa démarche et sa vision sur une séquence qu’il juge dangereuse pour la démocratie.
Face à la décision « antidémocratique » du gouvernement, des cheminots parisiens de la gare de Lyon ont reconduit leur grève jusqu’à lundi. Et brièvement occupé un poste d’aiguillage du RER D.
Au onzième jour de l’occupation du bâtiment E, l’ambiance est festive et joyeuse, et les étudiants refont le monde en attendant une évacuation promise mais qui ne vient pas. Reportage parmi les quatre amphis mobilisés, transformés en « commune libre et autogérée ».
Les éboueurs grévistes qui occupaient le garage d’Ivry-sur-Seine ont été brutalement évacués par les gendarmes vendredi 17 mars au matin. D’autres conducteurs ont été réquisitionnés et obligés de reprendre le travail dans l’après-midi, selon Force ouvrière.
Quelque deux cents militants syndicaux, Gilets jaunes et étudiants ont bloqué une partie de la Porte de Montreuil ce matin, empêchant l’entrée et la sortie du périphérique francilien ce vendredi 17 mars. Si la majorité des automobilistes bloqués ont soutenu la démarche, une poignée d’entre eux s’en sont pris violemment aux manifestants.
Rassemblements, défilés sauvages, et même happening théâtral : quelques heures après le 49-3 déclenché par Élisabeth Borne, plusieurs milliers de personnes sont spontanément descendues dans la rue pour protester un peu partout en France. Ces manifestations ont parfois été émaillées de tensions au cours de la nuit.
La première ministre a pris la parole dans un hémicycle survolté pour annoncer le 49-3 sur la réforme des retraites. Une décision qui montre que le gouvernement a définitivement perdu sa majorité à l’Assemblée, et ouvre une crise politique et institutionnelle majeure.
Près du palais Bourbon, des salariés et des étudiants ont attendu le vote de l’Assemblée nationale toute une partie de la journée. Celui-ci ne viendra pas. Le gouvernement a imposé sa réforme des retraites par le 49-3, redonnant un nouvel élan à la mobilisation sociale.
Le gouvernement a engagé sa responsabilité pour adopter, sans vote de l’Assemblée nationale, la réforme des retraites. L’énième coup de force démocratique d’Emmanuel Macron. Et peut-être celui de trop : son second quinquennat paraît désormais embourbé dans une crise de régime profonde.