Politique économique Analyse

La crise et le cycle financier : un renversement de perspective

Dans un univers financier globalisé, c'est le cycle financier qui compte. Évident ? Eh bien, non. Ni pour la pensée économique dominante, ni pour les « gardiens de la monnaie ». Il est grand temps de changer de perspective.

Philippe Riès

L’opposition entre la « sphère financière » et l’économie dite « réelle » a acquis récemment le statut de lieu commun, alimenté par un flot nourri de statistiques et d’anecdotes couvrant des champs aussi variés que le creusement des inégalités dans les pays avancés ou les réticences manifestes des banquiers à prêter aux « vrais » entrepreneurs, nonobstant les exhortations des banques centrales. Mais dans la pensée économique dominante règne au contraire une étonnante indifférence au « cycle financier » dont tout indique pourtant qu’il est devenu, et bien avant la plus récente des « crises financières du XXIe siècle », l’élément clef de compréhension du monde tel qu’il faut essayer de l’interpréter. Ce qui explique à la fois pourquoi l’immense majorité des « économistes » n’a rien vu venir avant 2007-2008, se trouve ballottée comme un bouchon par les développements récents et titube vers le prochain choc avec l’assurance d’un malvoyant.

Réservé aux abonné·es

Se connecter

La lecture des articles est réservée aux abonné·es

Se connecter