Le gouvernement a présenté un budget qui marque une baisse du déficit public principalement due au coup de rabot sur le bouclier tarifaire et à la hausse des recettes fiscales liées à l’inflation. Mais ce qui inquiète le plus, c’est la trajectoire très austère qui attend les finances publiques d’ici à 2027.
Voulant coûte que coûte baisser la dépense publique, le gouvernement laisse filer l’inflation et pose de vaines rustines pour limiter les hausses de prix intempestives. Il fait de facto peser les aléas du contexte inflationniste sur les ménages.
Organiser les services publics en fonction des besoins n’est pas seulement une nécessité évidente, c’est aussi un premier pas vers une organisation de la production fondamentalement différente.
Entretien avec l’essayiste Benjamin Brice, qui publie « L’Impasse de la compétitivité », dans lequel il estime que la focalisation des politiques publiques sur la compétition extérieure mène à des résultats contradictoires et politiquement et socialement dangereux.
Le service public propose un mode d’organisation économique et social affranchi de la marchandisation. Toute la politique néolibérale a donc visé à en saper les bases par des mesures propres à créer une société de marché.
Une étude de l’Insee montre à quel point le modèle social français et les services publics, notamment l’éducation et la santé, permettent de réduire les inégalités en France. Et que leur dégradation s’avérerait désastreuse.
Le gouvernement devrait dès septembre avoir recours à l’article 49-3 pour passer en force sur la loi de programmation des finances publiques 2024-2027. Il le justifie par le blocage de fonds européens qui découlerait d’un rejet du texte par le Parlement. Un argument discutable.
La hausse des prix a de nouveau accéléré en août, sous la pression des tarifs de l’énergie. Ce rebond vient encore réduire le niveau de vie des Français alors que les salaires peinent à suivre et que les profits grimpent. Pendant ce temps, le gouvernement s’agite, mais n’agit pas.
S’il met actuellement un frein à sa politique de baisses d’impôts à tout-va, le gouvernement garde son cap : celui de la politique de l’offre, qu’il estime être un franc succès. Mais les chiffres disent autre chose.
Le gouvernement renoncera, avec le budget 2024, à son refus doctrinal des hausses d’impôts. C’est la reconnaissance humiliante de l’échec de sa politique. Mais ce changement n’annonce pas pour autant un tournant social.
Le rebond de la croissance aux États-Unis et en Europe au deuxième trimestre incite certains à y voir un signe de solidité de l’économie mondiale et à envisager une nouvelle période d’expansion. Mais c’est faire l’impasse sur de nombreux obstacles, qui invitent à se montrer moins optimiste.
La croissance du PIB français a surpris au deuxième trimestre, avec une hausse de 0,5 %. Mais ce rebond repose uniquement sur des exportations fortes et des importations faibles. Un modèle qui n’est guère désirable pour le pays.
En maintenant le taux du livret A à 3 % le 1er août 2023, alors qu’il aurait dû grimper à 4 %, l’exécutif assume de spolier le petit épargnant. Pour justifier sa décision, il met en avant le risque d’un coût élevé pour les banques – un argument peu crédible – et la nécessité de ne pas trop accabler le monde HLM, dont il a pourtant fait peu de cas jusqu’ici.
Le resserrement monétaire voulu par la Banque centrale européenne pour juguler l’inflation se traduit par une chute de la demande et de la consommation sans précédent dans les économies de la zone euro. Dernière illustration en date : les défaillances d’entreprises en France ont atteint leur plus haut niveau depuis 2016.
Avec retard, la Banque centrale européenne a admis que l’inflation était nourrie par l’augmentation inconsidérée des marges des entreprises. Sans en tirer les leçons : cette boucle prix-profits souligne en creux l’échec des politiques de concurrence, laissant aux groupes un pouvoir de marché exorbitant.