Michel Barnier a confirmé l’entrée de la France dans la logique austéritaire. Désormais, le cœur de toute politique économique semble être redevenu la baisse des déficits par la baisse des dépenses, malgré les leçons terribles du passé.
Le premier ministre a acté une rupture avec le refus du camp présidentiel des hausses d’impôts pour les plus riches. Cela étant dit, il promet de faire peser les deux tiers de l’effort budgétaire sur la dépense publique. En somme, de poursuivre l’austérité engagée.
Le nouveau premier ministre a transmis aux parlementaires les hypothèses sur lesquelles il se basera pour élaborer le budget 2025. Elles sont peu ou prou les mêmes que celles de son prédécesseur : trouver au moins 10 milliards d’euros d’économie. Les ministères du travail, du sport et de l’écologie sont ciblés.
Le président LFI de la commission des finances de l’Assemblée et son rapporteur, Charles de Courson, se sont heurtés mardi 17 septembre au refus de l’exécutif de leur donner les documents budgétaires auxquels ils ont le droit d’accéder. Entretien.
En déniant aux dirigeants de la commission des finances de l’Assemblée le droit d’examiner les « lettres plafonds » préparant les choix budgétaires de 2025, le pouvoir franchit une sérieuse ligne rouge et abîme un pilier des démocraties parlementaires.
Les recettes ne rentrent plus dans les caisses de l’État, et montrent l’inconséquence des prévisions du gouvernement démissionnaire. Plutôt que de le reconnaître, Bruno Le Maire s’est enfermé, lundi 9 septembre, devant la commission des finances de l’Assemblée, dans le déni.
Informations financières dissimulées, budget d’austérité préétabli, nomination du futur gouvernement retardée… : le gouvernement démissionnaire fait tout pour imposer ses vues sur le futur budget 2025. Quand bien même il devrait, en théorie, ne plus être aux manettes.
En refusant de nommer Lucie Castets à Matignon, le président a confirmé que, pour lui, l’espace démocratique est désormais soumis aux exigences du capital. Rien d’important ne saurait changer dans le domaine économique. Du pain bénit pour l’extrême droite.
Le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal a transmis des lettres plafond aux ministères pour 2025. Sous des apparences de neutralité, cette décision est le début d’une bataille budgétaire qui sera, cette année, décisive pour la vie politique française.
Le chef de l’État a invité plusieurs grands patrons internationaux à déjeuner à l’Élysée pour les rassurer, après des élections législatives désastreuses pour son camp. Une manière de montrer qu’il n’était pas question pour lui de changer de politique économique, même en minorité au Parlement.
Depuis le 9 juillet, les procès en impossibilité du programme du Nouveau Front populaire pullulent. Une opération de disqualification qui revient, en creux, à faire des politiques menées jusqu’ici les seules possibles, en dépit de leurs bilans et des risques qu’elles portent.
Le RN a d’ores et déjà remis à plus tard sa promesse d’impôt sur la fortune financière, certainement pour ne pas brusquer le patronat. Sa proposition est, du reste, bien moins ambitieuse que celle de l’union de la gauche et charrie des relents douteux.
Auditionnés par les lobbys patronaux, les partis candidats aux élections législatives ont reçu un accueil très variable. Plein soutien au ministre des finances Bruno Le Maire, crispations face au Nouveau Front populaire d’Éric Coquerel et Boris Vallaud, et circonspection devant le couple baroque et xénophobe Ciotti-Bardella.
L’offensive sur le caractère « irréaliste » ou « impossible » des financements des programmes est un piège conservateur qui tente de réduire la politique à des choix comptables et d’écarter toute remise en cause de l’ordre existant. Mais l’heure oblige à fixer des priorités en dehors des cadres financiers.
Le récit d’une économie menacée par la crise politique oublie que la crise économique structurelle que traverse la France est à l’origine de la situation politique. Et de la structuration du paysage électoral.
Présenté le 14 juin, le programme économique de l’alliance de gauche est classiquement social-démocrate : il met l’accent sur le rôle de l’État, la lutte contre les inégalités et le détricotage des réformes macronistes.