La conférence sociale débute ce lundi. Un dossier explosif: les contreparties au pacte de responsabilité. Cette politique impliquant des milliards d'allègements de charges sociales se révèle avoir un impact très limité sur l'emploi.
La politique de François Hollande ruine les chances d’une reprise. La preuve par deux rapports: celui de la rapporteure générale (PS) du budget à l’Assemblée, Valérie Rabault, et la dernière « Note de conjoncture » de l’Insee qui prévoit une croissance molle, un nouveau sommet pour le chômage et une quasi-stagnation du pouvoir d'achat.
Les « sages » estiment que le plan d'économie du gouvernement ne suffira pas à contenir la progression de la dette publique et proposent une série de mesures vivant à réduire la masse salariale de la fonction publique.
La commission d’enquête sénatoriale a remis son rapport sur le contrat de PPP lié à l’écotaxe. Il ne subsiste rien des témoignages parfois inattendus, des remarques glissées comme au hasard mais lourdes de sous-entendus, des silences embarrassés ou des trous de mémoire opportuns, entendus au cours des auditions.
Un rapport de la Cour des comptes pointe le décalage grandissant entre les prévisions et l’exécution budgétaire. Au-delà des scénarios optimistes, l’austérité casse tous les mécanismes budgétaires.
L'Europe ne va nulle part. L’addition des politiques d’austérité et d’un euro fort entraîne l’économie de la zone euro dans la déflation, comme le confirment les chiffres d’activité au premier trimestre. Le monde financier réclame d’urgence des mesures à la Banque centrale. Il risque d’être déçu.
Après ses prévisions sur une possible baisse du chômage, qui n'est jamais intervenue, François Hollande avait de nouveau joué les Madame Irma en pronostiquant début mai un « retournement économique ». Mais l'Insee annonce une croissance zéro pour le 1er trimestre 2014.
Crise ouverte à l’OFCE : tous les principes d'indépendance de l'institut ont été bafoués à l'occasion de la procédure de renouvellement de son président. Plusieurs membres du comité de direction demandent à Manuel Valls « de ne pas entériner le choix qui lui a été proposé », celui d'un ex-membre du cabinet d'Arnaud Montebourg.
Blocage des rémunérations des fonctionnaires, gel des retraites et des prestations sociales, mesures d'économies sur les pauvres : Manuel Valls détaille un plan d'austérité de 50 milliards d'euros d'une violence à laquelle même la droite n'a pas eu recours. À croire que la France a été placée sous la tutelle de la Troïka européenne.
Face à la commission d’enquête sénatoriale, le secrétaire d’État aux transports s’est prononcé en faveur d’une remise à plat de l’écotaxe. Toutefois, les marges de manœuvre sont limitées. Car le prohibitif montage en partenariat public-privé (PPP) court toujours.
Pacte de responsabilité et 50 milliards de coupes dans les dépenses publiques: Manuel Valls accélère la politique néolibérale de son prédécesseur. Il s'expose à de nouvelles polémiques : sur la « trappe à bas salaires » que pourraient provoquer les allègements de cotisations sociales, ainsi que sur le tour de passe-passe sur le pouvoir d'achat.
Alors que la zone euro menace de tomber dans une spirale déflationniste, la Banque centrale européenne a choisi l’immobilisme. Elle n’exclut pas d’intervenir, si les circonstances se dégradent. Pas pour aider les États, mais les banques.
Croissance faible, pouvoir d'achat déprimé, chômage à un niveau record : l'Insee ne voit pas venir l'embellie que devait susciter la politique économique néolibérale de Hollande. Et les cadeaux aux entreprises seront utilisés à 50 % « pour accroître ou préserver leurs marges ».
François Hollande a fixé pour Manuel Valls un cap économique nettement ancré à droite. Multipliant les annonces d'inspiration néolibérale, le chef de l'État se garde de préciser s'il va durcir ou non le plan d'austérité ou laisser un peu filer les déficits publics.
François Hollande est le premier responsable de la défaite socialiste. Alors que tout plaide en faveur d'un changement de cap, il semble n'envisager que des ajustements économiques cosmétiques.
C'est le moment zombie de la politique et des choix économiques. Les idées mortes marchent encore parmi nous… La social-démocratie de François Hollande ayant de longue date muté en un néolibéralisme mal assumé, voilà la « politique de l’offre » devenue une politique de l’offrande. C'est l'objet du « pacte de responsabilité », pensée magique qui veut échanger des chèvres contre des déclarations d’amour.