Les quatre notes confidentielles (ici en accès libre) dénonçant la politique d'austérité remises à François Hollande par Arnaud Montebourg, du temps où il était ministre, permettent de réécrire l'histoire du début du quinquennat. Dressant le bilan de ce débat esquivé, l'ancien ministre se montre très sévère : « Nous sommes en train de porter la marche du Front national vers le pouvoir. Je ne veux pas être co-responsable de cette politique suicidaire. »
Le quatrième document secret qu'Arnaud Montebourg a remis à Mediapart est la longue lettre qu'il a adressée à François Hollande, le 30 mars 2014, le matin du second tour des municipales. Le ministre presse le chef de l'État de changer de cap, pour conjurer « le naufrage économique programmé pour la France et la tragédie politique de l’élimination de la gauche ». Pensant avoir été entendu, l'auteur de la missive acceptera peu après le portefeuille de l'économie.
En date du 29 avril 2013, la deuxième note secrète adressée par Arnaud Montebourg à François Hollande révèle la gravité des désaccords entre les deux hommes : le premier redoute une explosion du chômage quand le second promet toujours une baisse. Le ministre du redressement productif plaide donc pour « une autre politique européenne et française » et presse le chef de l'État de s'appuyer sur les pays du sud de l'Europe pour surmonter l'obstacle allemand.
Comment la Grèce en est arrivée à menacer toute la zone euro ? Pourquoi les responsables européens n’ont-ils pas pu régler une question à moins de 300 milliards d’euros, alors qu’ils ont mobilisé, depuis 2008, 4 500 milliards pour sauver le système financier ? Retour sur six années de gestion calamiteuse.
Arnaud Montebourg a cédé à notre insistance et a accepté de remettre à Mediapart les quatre longues notes qu’il a adressées au chef de l’État de septembre 2012 à mars 2014, pour le convaincre de réorienter sa politique économique et européenne. Ces notes, que nous publions aujourd’hui, révèle que le débat a commencé au sein du gouvernement dès les premiers mois du quinquennat.
La banque centrale a lancé un ultimatum au gouvernement grec en annonçant la suppression de lignes de financement des banques grecques, qu’elle acceptait depuis 2010. Cette décision entend l'obliger à se soumettre aux termes voulus par Bruxelles. Mais la ligne dure adoptée par la BCE est gravement irresponsable : la Grèce n’est pas à l’abri d’une faillite désordonnée ni d’une panique bancaire.
Le nombre des chômeurs continue de progresser à une allure vertigineuse : toutes catégories confondues, on dénombrait presque 5,9 millions de demandeurs d'emploi fin 2014, soit +312 900 depuis un an et +919 000 depuis mai 2012. La clameur populaire qui vient d’Athènes fait donc forcément écho jusqu’en France : et si on changeait de politique ?
La nomination de cet économiste « radical » au ministère des finances effraie beaucoup de responsables européens. Conseiller d’Alexis Tsipras, il a préconisé dès 2009 une renégociation et un abandon partiel de la dette grecque. La crise de l’euro, pour lui, tient à un défaut de construction de la zone, qui ne profite qu’à un seul pays : l’Allemagne.
La probable victoire de Syriza dimanche en Grèce relance une question cruciale pour les mois à venir en Europe : peut-on mener une politique de gauche au sein de la zone euro, sans modifier les traités ni les règles monétaires aujourd'hui en vigueur ?
Les financiers l’exigeaient, Mario Draghi l’a fait. La BCE va lancer un programme de rachat de titres publics de 1 100 milliards d’euros à partir de mars. Mais ce changement de politique monétaire risque de ne rien changer. L’austérité et la déflation s’imposent toujours. Loin de soutenir l’économie européenne, il s’agit plutôt d’un nouveau plan d’aide pour les banques.
Rapporteur de la commission Attali, qui avait fait 316 propositions de déréglementation en 2008, Emmanuel Macron en a instillé de nombreuses dans son projet de loi contesté dont l'Assemblée a commencé l'examen lundi. Radiographie d'une réforme née sous Nicolas Sarkozy et dont la mise en œuvre législative est engagée sous François Hollande.
Dès l’annonce des élections, le FMI a annoncé la suspension de ses aides en attente d'un nouveau gouvernement. La Troïka comme les milieux financiers ont commencé à rappeler leurs règles à Syriza : la Grèce n’a d’autre alternative que la soumission ou le chaos.
Dans un univers financier globalisé, c'est le cycle financier qui compte. Évident ? Eh bien, non. Ni pour la pensée économique dominante, ni pour les « gardiens de la monnaie ». Il est grand temps de changer de perspective.
Les Japonais sont appelés aux urnes le 14 décembre. Shinzo Abe veut un mandat renforcé pour ses "Abenomics", qui se limitent dans les faits à une dévaluation massive et calamiteuse du yen. On ne change pas une politique qui perd.
Emmanuel Macron prétend que l'aéroport de Toulouse restera contrôlé à 50,1 % par des actionnaires publics. Mediapart publie des fac-similés du pacte d'actionnaires secret qui attestent du contraire : les trois membres du directoire seront désignés par les investisseurs chinois. Et l'État a signé une clause stupéfiante, s'engageant à soutenir par avance toutes leurs décisions.
L'Assemblée nationale vient d'adopter l'exonération fiscale que le gouvernement souhaitait offrir à l'organisateur de l'Euro 2016 de foot. En 2010, Éric Woerth et François Baroin, ministres du budget successifs, s'y étaient engagés, et l'exécutif voulait tenir la parole de la France. Mais il a aussi obtenu d'élargir cet étrange arrangement à tous les autres sports.