Pour endiguer le choc inflationniste, la BCE assume de faire pression sur la demande et de précipiter les économies de la zone euro dans la récession. Renouer avec une inflation basse semble pourtant illusoire, au vu des raisons structurelles et durables qui la font monter.
L’utilisation du 49-3 par l’exécutif pour stopper les débats sur le budget 2023 est d’autant plus problématique qu’elle s’applique au domaine de l’économie, qui souffre depuis plusieurs années d’un manque de pluralisme en France.
Face aux revendications salariales, les classes dominantes s’érigent en défense des intérêts des actionnaires. Mais ces défenses oublient la réalité d’un capitalisme financiarisé et en crise structurelle.
Malgré un contexte social tendu et de multiples amendements des oppositions à l’assemblée pour plus de justice fiscale, le gouvernement campe sur sa politique de maintien des baisses d’impôts pour les plus aisés. Avec des arguments parfois à côté de la plaque.
Alors que le mouvement social commence à s’intensifier sur la question de la défense des salaires, le gouvernement continue à regarder ailleurs et à développer un récit qui se fracasse sur la réalité vécue. Sa priorité est claire : préserver la politique de modération salariale.
À peine remis de l’arrêt de leur économie pendant la pandémie, les pays en développement doivent affronter l’inflation des prix de l’énergie et des produits alimentaires et la cherté du dollar. L’envolée de la monnaie américaine les pousse dans la crise et la récession. L’ordre monétaire mondial issu de 1973 donne des signes d’épuisement.
Des chercheurs lillois chiffrent à au moins 157 milliards d’euros par an les aides publiques à destination des entreprises, ce qui en fait le premier poste du budget de l’État.
Les députés ont entrepris lundi les débats sur le budget pour 2023. Mais le passage en force par l’exécutif menace. Tout l’enjeu est de savoir à qui en reviendra la faute.
Avec la hausse record des coûts de l’énergie, les municipalités peinent à boucler leur budget annuel. Les maires appellent l’État au secours, sous peine de devoir mettre au régime des services publics essentiels.
Face à l’explosion de l’inflation et à la chute de l’euro, la Banque centrale européenne a décidé d’adopter la même politique restrictive que l’institution monétaire américaine. Est-ce la bonne réponse, alors que la crise s’abat sur l’Europe et que la récession menace ?
Étouffées financièrement par l’inflation et peu aidées par l’État, les mairies se demandent si elles pourront boucler leur prochain budget sans avoir à fermer des services publics.
Le gouvernement britannique a dû renoncer ce lundi à une baisse d’impôts sur les plus riches sous la pression des marchés. Une preuve de la vacuité du ruissellement auquel s’accroche pourtant le président français.
En campagne, la première ministre Liz Truss avait promis le retour aux heures glorieuses du thatchérisme. Trois semaines après son accession au pouvoir, la livre s’effondre et la Banque d’Angleterre est obligée d’intervenir. Premier volet de notre série sur le chaos monétaire mondial.
Le prochain budget marquera la fin des mesures d’urgence pour l’économie et le système de santé qui dataient de la crise du Covid-19. Le clap de fin du « quoi qu’il en coûte » en somme, dont le gouvernement ne veut plus entendre parler pour résoudre la crise énergétique actuelle. Il pense qu’il pourra maîtriser les dépenses publiques sans pour autant risquer une récession. À tort.
Dans la plus grande discrétion, les banques profitent des failles laissées ouvertes par la BCE dans les dispositifs de refinancement pour réaliser de plantureux profits. À la clé : des milliards d’euros.
Malgré la forte hausse des prix de l’énergie et le contexte économique international tendu, le gouvernement compte coûte que coûte baisser les dépenses et poursuivre sa politique de l’offre aux effets douteux.