Le premier ministre s’est présenté dans sa conférence de presse comme un porteur de « vérité ». Mais il a repris de vieilles rengaines pour justifier la poursuite d’une politique qui est pourtant la cause de la dégradation des finances publiques.
Agitant l’épouvantail de la dette publique, François Bayrou assure qu’il faudra trouver 40 milliards d’euros d’économies en 2026, et plus les années suivantes. Une erreur d’analyse majeure, vu la conjoncture économique morose. C’est tout l’inverse qu’il faudrait faire.
C’est « le premier budget de l’État », financé sans aucun contrôle sur son utilisation : les entreprises ont bénéficié en 2023 de 211 milliards d’euros de subventions, aides fiscales et allègements de cotisations sociales en France, a calculé la commission d’enquête du Sénat.
Le premier président de la Cour des comptes a profité d’un rapport alarmiste de son institution sur les finances de la Sécurité sociale pour appeler à baisser les dépenses. Ou comment prendre le problème à l’envers.
Comme chaque année à Versailles, Emmanuel Macron invite les grands patrons internationaux pour vanter les mérites de ses réformes et annoncer des milliards d’investissements tous azimuts. Une opération de communication qui s’essouffle.
Il l’a annoncé dans un entretien accordé à un journal d’extrême droite : le premier ministre aimerait demander au peuple de trancher la question de la réduction des déficits publics, persuadé que sa vision austéritaire du budget est la seule qui vaille.
Conseiller influent des sarkozystes puis des macronistes, le nouveau secrétaire général de l’Élysée a cultivé toute sa carrière les liens public-privé et une vision pro-entreprise de l’économie. Au détriment de la bonne tenue des comptes publics.
Persuadés du succès de leur politique de l’offre, les gouvernements Borne et Attal ont laissé filer les déficits publics sans agir sur les causes du dérapage. Les auditions menées par la commission d’enquête parlementaire dont le rapport vient d’être publié sont accablantes.
Lors d’un discours vide d’annonces, le premier ministre a confirmé, mardi 15 avril, son intention de faire des économies, et vite, sans augmenter les impôts. Pour la planification écologique et la relance des services publics, en revanche, on repassera.
Les mesures douanières annoncées mercredi 2 avril par Donald Trump imposent une réorganisation internationale dont les États-Unis, qui ont maltraité leurs alliés, ne sont pas certains de sortir gagnants. L’Union européenne, comme la Chine, doit repenser sa place dans le commerce mondial.
La crise politique turque prend place dans le cadre d’un échec structurel des politiques économiques du régime de Recep Tayyip Erdoğan. Sa volonté de satisfaire les marchés en ménageant sa base électorale devient de plus en plus intenable.
Pour financer le projet de réarmement européen, le pouvoir et le camp néolibéral convoquent l’économie de guerre. Mais derrière cette appellation, ils pensent à tout autre chose qu’à une mobilisation des moyens économiques pour la sécurité du pays : imposer par la ruse leur agenda d’austérité sociale.
Face au refus du bras droit d’Emmanuel Macron d’être auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale au sujet du dérapage des comptes publics, les députés brandissent la menace d’une procédure judiciaire.
Une proposition de loi portée par des députées écologistes et proposant un impôt minimum sur le patrimoine des ultrariches a été adoptée le 20 février à l’Assemblée nationale. Ce patrimoine, dont la valeur a bondi depuis dix ans en France, échappe largement à l’impôt.
Logement, travail, écologie, industrie… Le projet de loi de finances pour 2025, adopté définitivement le 6 février, propose de multiples coupes dans le budget de l’État. Elles auront des impacts néfastes sur l’économie, à court et à long terme. Mediapart a recensé les plus délétères.
En commission mixte paritaire, quatorze parlementaires des deux chambres ont adopté le budget sans modifier les grands équilibres austéritaires votés la semaine précédente au Sénat. À gauche, le Parti socialiste a certes obtenu quelques concessions, mais peu significatives.