Jordan Bardella ne veut plus abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, revenant sur une promesse du mouvement d’extrême droite. Une nouvelle preuve du glissement néolibéral du programme économique du RN qu’il n’assume pas encore clairement.
Si la dégradation de la note financière de la France par S&P n’aura qu’un impact très limité, voire inexistant, sur les conditions d’emprunt de notre pays sur les marchés, le camouflet politique est réel pour Emmanuel Macron. Et les conséquences sur sa politique économique pourraient être lourdes.
Prévu après les Jeux olympiques, le départ annoncé du président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, coupable d’avoir passé un accord contournant la réforme des retraites, est le symptôme d’une politique néolibérale qui utilise à plein la violence étatique.
Emmanuel Macron se targue d’avoir créé plus de deux millions d’emplois depuis 2017 grâce à sa politique de l’offre, gage de prospérité économique, selon lui. Mais la réalité est bien plus mitigée et périlleuse socialement.
En France, les entreprises bénéficient de plus de 70 milliards d’euros d’exonérations de cotisations par an, dont 40 milliards sur les salaires proches du Smic. Une manne qui finance des effets pervers méconnus, que les économistes aimeraient interroger.
Auditionné par le Medef aux côtés de six autres candidats aux élections européennes, Jordan Bardella a tenté de séduire le patronat. Quitte à tourner casaque par rapport à ce que sa formation d’extrême droite prônait en matière d’économie il y a peu.
Services publics, collectivités locales, modèle social… le gouvernement annonce chaque semaine de nouvelles coupes budgétaires afin, espère-t-il, de réduire le déficit public. Grande perdante : l’économie française.
Le gouvernement veut lutter contre « la smicardisation » de l’économie. Pourtant, par ses moult réformes qui ont sapé le pouvoir de négociation des travailleurs face à leurs patrons, il a lui-même instauré les conditions d’une modération généralisée des salaires.
La répression sociale qui commence en France contre l’État social est un phénomène plus large. Il s’inscrit dans un contexte où l’État prend un rôle croissant de soutien aux profits, mais le compromis entre ces deux mouvements est instable et inefficace.
Plombé par la baisse des recettes fiscales, le déficit public dérape. Mais au lieu de taxer davantage les riches et les superprofits pour équilibrer les comptes de l’État, le gouvernement s’obstine à couper dans le modèle social et les services publics.
Numéro 2 de la Caisse, Olivier Sichel a démissionné le 1er janvier de la fonction publique et a été réembauché le même jour sous un contrat de droit privé, avec des avantages complémentaires. Le comité exécutif de la CDC n’est plus composé en majorité de fonctionnaires.
Ministre des finances depuis sept ans, Bruno Le Maire ne peut plus se cacher derrière l’héritage. Il a un bilan et il est calamiteux. Mais plutôt que d’assumer cet échec, il préfère désigner un bouc émissaire : l’État social.
Moins de deux mois après avoir adopté le budget 2024, le gouvernement a annoncé une coupe de 10 milliards d’euros dans les dépenses prévues. Écologie, éducation, travail... tout y passe.
Un décret précise les détails des efforts budgétaires prévus dans le cadre du plan d’austérité du gouvernement annoncé lundi. L'écologie paie un lourd tribut, ainsi que la recherche. Seule la défense est préservée.
À la surprise générale, Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards d’euros d’économies budgétaires supplémentaires pour 2024, notamment dans la transition écologique. Une manière très maladroite de montrer patte blanche à Bruxelles.
Si prompt à s’attaquer à la hausse des prix dans les supermarchés ou dans les stations-service, le gouvernement n’a, en revanche, rien fait pour juguler l’inflation à l’œuvre depuis quarante ans dans le secteur du logement, première source de dépenses des ménages. Un non-sens économique.