En décidant de relever ses taux dans un contexte historique de tensions, l’institution monétaire de l’Union européenne envoie un message sans ambiguïté : au nom de la lutte contre l’inflation, elle assume la perspective d’une récession.
De l’emploi, mais des revenus en berne et une activité au ralenti. La situation est complexe. Pour essayer de la comprendre, Mediapart propose une série de deux articles. Aujourd’hui : pourquoi le nouveau plein emploi n’est pas le paradis des travailleurs.
De l’emploi, mais des revenus en berne et une activité au ralenti. La situation est complexe. Pour essayer de la comprendre, Mediapart propose une série de deux articles. Aujourd’hui : pourquoi l’emploi ne permet-il pas une hausse des salaires réels ?
L’OCDE a confirmé la baisse de 1,9 % des revenus réels en France au premier trimestre 2022, une baisse plus forte qu’en Allemagne, en Italie ou aux États-Unis. Et les choix politiques ne sont pas pour rien dans ce désastre.
Avec la monétisation des RTT, la réforme de l’assurance-chômage et celle des retraites, le début du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron s’appuie sur le discours du « travailler plus ». Cette injonction est une figure classique du conservatisme social qui s’oppose au progressisme, même le plus modéré.
Le Parlement a achevé l’examen marathon des deux projets de loi du gouvernement censés lutter contre l’inflation et offrir plus de pouvoir d’achat aux Français. Pour la majorité présidentielle et les élus LR, ce fut l’entente parfaite.
La taxation des superprofits des entreprises a été rejetée définitivement au Parlement. Les élus de la Nupes comptent désormais sur une « mission flash », dont l’Insoumis Manuel Bompard vient d’être nommé co-rapporteur à l’Assemblée nationale, pour changer la donne.
La Nupes a fait front commun à l’Assemblée nationale pour soutenir la taxation des bénéfices exceptionnels des entreprises. L’annonce des résultats record des grands groupes au premier semestre fait résonner cette revendication écartée par le gouvernement.
La croissance française s’est établie à 0,5 % sur le deuxième trimestre. Si le chiffre est plus fort qu’attendu, c’est d’abord en raison du rebond du tourisme international. Mais la consommation des ménages continue de reculer, alors que l’inflation accélère et que la situation internationale se dégrade.
Grâce aux votes des groupes Les Républicains (LR) et Rassemblement national (RN), et avec l’abstention des socialistes, le projet de loi « pouvoir d’achat » a été adopté vendredi au petit matin par l’Assemblée nationale. Une deuxième bataille, plus rude encore, s’ouvre avec l’examen de la loi de finances rectificative.
La Banque centrale européenne a annoncé jeudi une hausse de 0,5 % de ses taux directeurs. Une décision inédite depuis 2011. Au nom de la lutte contre l’inflation, l’institution prend le risque de porter un coup supplémentaire à la croissance européenne.
Au nom du secret des affaires, l’Élysée avait refusé de transmettre à Mediapart les échanges entre les lobbyistes d’Amazon, Google et autres géants du numérique avec la présidence de la République. Le tribunal administratif nous a cependant donné raison et nous venons d’avoir accès à ces échanges, qui montrent la construction permanente d’un discours commun. Tout comme chez Uber, un lobbyiste d’Amazon a même œuvré pour la campagne d’Emmanuel Macron en 2017.
L’enquête des « Uber Files » offre un dévoilement du mode de pensée de ce gouvernement : ce n’est pas tant une capitulation qu’un asservissement volontaire aux puissances de l’argent et à leurs modèles. Au nom de la start-up nation.
Bruno Le Maire, Élisabeth Borne, Pierre Moscovici ou Geoffroy Roux de Bézieux tirent tous la sonnette d’alarme sur la dette publique. Les politiques qu’ils défendent, pourtant, sont celles qui mettent réellement en danger les finances du pays.
Le gouvernement a confirmé une série de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires, des retraités et des bénéficiaires de prestations sociales. Mais ces décisions ne permettent pas de couvrir la hausse des prix et cachent une volonté de faire payer aux plus fragiles le coût de l’inflation.
L’inflation est la première préoccupation des Français. Mais aux législatives, le déni du gouvernement et son attitude face à la gauche sur ce dossier ont conduit l’électorat à se réfugier dans l’abstention ou le vote RN. D’où la nécessité de retrouver un débat économique réel.