Après la claque de l'accord grec, les débats sur l'architecture de l'UE, pour consolider la zone euro, repartent de plus belle. De quoi parle-t-on ? De règles budgétaires renforcées ou de garanties pour une Europe sociale ? Certains s'inquiètent déjà du manque de légitimité démocratique de ces projets complexes.
DeDe notre envoyé spécial à Bruxelles.- Leurs analyses sont diamétralement opposées. Mais l'accord tombé le 13 juillet, en vue d'un troisième plan d'« aide » à la Grèce, les a confortés, chacun à leur manière, dans leurs convictions. Les tenants d'une sortie de l'euro ont vu dans cette « mise sous tutelle » d'Athènes la démonstration éclatante qu'il est tout simplement impossible de mener en Europe une politique alternative, ancrée à gauche (on se reportera par exemple, du côté des économistes critiques, à ce post de Frédéric Lordon ou à cette intervention de Cédric Durand sur notre plateau). D'autres, qui continuent de croire malgré tout en l'Union européenne (UE), ont redoublé d'efforts pour en appeler à davantage d'intégration en Europe. Lutter contre l'« incomplétude » de la zone euro serait, à leurs yeux, la condition de sa survie. À Bruxelles, le débat bat son plein depuis le début de la crise en 2008, sur l'architecture idéale de l'union monétaire. Mais ces discussions restaient confidentielles et techniques, entre experts du « saut fédéral » et professionnels de la bulle bruxelloise, souvent loin des préoccupations des citoyens.