Le président de la République Emmanuel Macron a promulgué dans la nuit du 14 au 15 avril la réforme des retraites. Malgré la crise sociale, politique et institutionnelle que son entêtement a déclenché. Reportages, analyses, récits d’une mobilisation exceptionnelle.
Émission spéciale sur le mouvement contre la réforme des retraites, face à l’intransigeance du pouvoir. Près d’une quarantaine de personnalités s’exprimeront sur les causes et les risques de cette attitude, à l’orée d’une semaine décisive.
Retour sur les moments les plus forts de notre émission spéciale sur le mouvement contre la réforme des retraites, face à l’intransigeance du pouvoir. Une quarantaine de personnalités se sont exprimées lundi soir sur les causes et les risques de cette attitude, à l’orée d’une semaine décisive.
Un quart des hommes et 13 % des femmes les plus pauvres meurent avant 62 ans, quand l’âge légal du départ à la retraite, si la loi passe, devrait être de 64 ans. Derrière ce chiffre, il y a des vies, des visages et des familles que Mediapart vous raconte.
Contrairement aux égoutiers de la ville de Paris qui partent à 52 ans, ceux de Marseille, employés par une société privée, doivent attendre jusqu’à 62 ans, 64 si la réforme des retraites est votée… Une aberration pour les ouvriers du Sud, qui racontent toute une vie de labeur sous terre.
Après huit jours d’arrêt du travail contre la réforme des retraites, le blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine a été reconduit jusqu’à samedi. Sur le site, des agents racontent des métiers « pas seulement pénibles » mais aussi « dangereux ».
Dans cette petite ville de la Creuse, ménages et artisans subissent l’inflation et la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Alors on bricole pour adoucir le quotidien. Si des mobilisations contre la réforme des retraites se profilent, nombre d’habitants sont encore dans l’expectative.
Les opposants à la réforme des retraites sentent le mouvement bouillonner et se relancer. À Montpellier, un collectif d’enseignants raconte une mobilisation « inédite », « imprévisible » et toujours déterminée, deux mois plus tard. Paroles de motivés, avant une nouvelle journée d’action.
Une manifestation a été organisée jeudi 23 mars dans la commune de Charny-Orée-de-Puisaye, dans l’Yonne, à l’initiative d’une association locale et de différents syndicats. Elle a réuni environ 110 personnes. Une première dans cette commune de moins de 5 000 habitants, où l’on exprime un sentiment « d’abandon » et de « mépris ».
Newsletters
Découvrez les newsletters de Mediapart
Recevez directement l’info de votre choix : Quotidienne, Hebdo, Alerte, À l’air libre, Écologie, Enquête …
Depuis qu’Emmanuel Macron a décidé d’utiliser le 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites en force, les élus de sa majorité se cachent, en attendant le vote des motions de censure contre le gouvernement. La colère des manifestants, elle, s’exprime de plus en plus librement.
Le gouvernement échoue à convaincre du bien-fondé de sa réforme. Et pour cause : sur les pensions à 1 200 euros, la situation des femmes ou la démographie, l’argumentaire déroulé de plateau en plateau est truffé de contrevérités.
Dans un texte pour Mediapart, l’écrivain Nicolas Mathieu s’adresse à Emmanuel Macron et à son gouvernement : « L’exécutif est certes légitime mécaniquement, en vertu des textes et de la solidité de nos institutions, mais il a perdu ce qui donne vie à la vraie légitimité politique en démocratie : un certain degré d’adhésion populaire. »
Sur les plateaux des grandes radios et télévisions, des ministres ont été sévèrement secoués par les journalistes pour avoir menti sur la pension minimale de retraite à 1 200 euros. Sur les sujets économiques, on n’était plus habitués à pareille rébellion. Mais cela s’explique.
Alors que le recours au 49-3 a entraîné une multiplication des rassemblements et actions spontanés partout en France, le dispositif policier a renoué avec ses travers : interpellations massives et mal fondées, violences gratuites, mépris des libertés fondamentales.
Depuis l’annonce du 49-3, des manifestants se retrouvent pour des mobilisations « sauvages » qui désorientent et épuisent les forces de l’ordre. Mediapart a passé une soirée avec plusieurs jeunes, qui racontent cette nouvelle forme d’engagement contre la réforme des retraites.