Leader mondial de l’amidon, le groupe nordiste Roquette traverse une crise existentielle. Au tribunal, les actionnaires se déchirent ; dans l’usine de Lestrem, les ouvriers se sentent lâchés et ne reconnaissent plus leur entreprise, bousculée par les nouveaux codes de la mondialisation.
Pierre-Yves Bocquet (Médiacités Lille)
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LestremLestrem (Pas-de-Calais).– C’est un coup de tonnerre dans l’univers feutré des dynasties nordistes, traditionnellement fidèles au dogme du « pour vivre heureux, vivons cachés ». Une fois n’est pas coutume, l’une des plus riches et discrètes d’entre elles, la famille Roquette, propriétaire du groupe agroalimentaire du même nom, basé à Lestrem, entre Béthune et Armentières, a lavé son linge sale non pas en famille, mais devant le tribunal de Lille (Nord), le 18 novembre dernier. Pourquoi une pareille entorse au sacro-saint culte du secret ? Pour une obscure histoire de bataille de pouvoirs sur fond de corruption entre deux clans familiaux. Le tribunal tranchera le 27 janvier prochain (lire les annexes de cet article).