Crise financière: l'Europe pense à l'après 2013 et oublie le présent
Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens engagent la révision du traité de Lisbonne pour créer un mécanisme d'aides permanent dans la zone euro après 2013. Au risque d'être à nouveau rattrapés par la crise financière, avant d'avoir instauré ce dispositif.
Sur la photo, les dirigeants de l'Union européenne s'efforceront de faire bonne figure. Réunis ce soir et demain à Bruxelles, ils savent que le moindre signe de dispute publique peut alimenter les doutes sur la solidarité européenne. Afin de limiter les risques, l'ordre du jour du conseil des chefs d'Etat et de gouvernement a été limité à sa plus simple expression: un an à peine après son adoption, il s'agit de réformer le traité de Lisbonne pour permettre la création d'un mécanisme permanent de solidarité financière pour les pays de la zone euro à partir de 2013. Ce dispositif est censé prendre le relais du fonds financier de stabilité financière, créé dans l'urgence au printemps en réponse à la crise grecque, et sollicité à nouveau pour la crise irlandaise.
Sachant le terrain miné, l'union européenne a choisi d'agir comme à son habitude, en catimini et a minima. La révision du traité de Lisbonne ne doit pas donner lieu à explications aux différentes populations et encore moins à référendum. Une procédure de ratification parlementaire simple doit suffire.