La cour d'appel de Paris a décidé mardi 18 mars au matin d'ordonner la remise en liberté de Jérôme Kerviel. Le trader de la Société générale, qui a fait perdre 4,9 milliards d'euros à sa banque, est placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortir d'Ile-de-France, de se rendre sur un lieu où l'on peut négocier des instruments financiers, et de rencontrer un certain nombre de personnes de la Société générale, dont les dirigeants et les mandataires sociaux. Les avocats de Jérôme Kerviel réclamaient cette mise en liberté, soulignant qu'il n'avait jamais fait obstruction à la justice et qu'il n'y avait dans cette affaire aucun enrichissement personnel.
Le trader de la Société générale, mis en examen pour «faux, usage de faux, abus de confiance et introduction dans un système de données informatiques», avait été placé en détention provisoire le 8 février, à la demande du parquet général. Ce dernier avait désavoué la décision des juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset de le laisser en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet général avait requis à nouveau vendredi 14 mars son maintien en détention, l'estimant nécessaire pour le besoin de l'enquête. La cour d'appel en a décidé autrement, jugeant que « les risques de disparition de preuve comme de pression sur les témoins et les victimes étaient très limités». Relevant l'absence de complicité, la Cour souligne, en outre, que les « auditions sont bien avancées».
Jérôme Kerviel: l’intégralité du réquisitoire du Parquet
Jérôme Kerviel, l'homme qui a fait perdre 4,9 milliards d'euros à la Société générale, a été remis en liberté mardi 18 mars au matin. La cour d'appel de Paris a jugé qu'il n'y avait pas lieu de détenir plus longuement le trader, compte tenu de l'absence de complicité et l'avancée de l'enquête. Le Parquet général réclamait au contraire son maintien en prison. Nous publions l'intégralité de son réquisitoire, qui témoigne de l'avancement de l'enquête.
Fabrice Lhomme et Martine Orange
18 mars 2008 à 18h35