Obama et Sarkozy: les mêmes mots sur les banques mais pas les mêmes actes
A quelques heures d'intervalle, le président américain et le président français ont utilisé les mêmes expressions pour dénoncer les dérives bancaires et demander un changement de règles. Mais si Barack Obama a engagé une vraie remise en cause de Wall Street, Nicolas Sarkozy n'a pas modifié d'un iota le système bancaire français depuis la crise.
IlsIls sont venus à Davos, bien décidés à organiser la contre-attaque. Avant même que le forum où se rencontrent les puissants de ce monde ne soit officiellement ouvert, la charge avait déjà commencé. «Oui, les banques ont commis de nombreuses erreurs. Mais il est temps d'en finir avec le registre de la honte et du blâme», indiquait Ferit Scherk, président du groupe Doguns. Le président de la société d'audit PricewaterhouseCoopers enchaînait sur les risques d'une trop grande régulation des métiers financiers. Opportunément, une étude avait juste été publiée démontrant tous les inconvénients d'une réglementation contraignante des banques et l'opposition forcenée des financiers à tous les projets de reprise en main. La crise est finie, il est temps, selon eux, de reprendre les affaires as usual. Le discours d'ouverture de Nicolas Sarkozy, appelant à des changements de comportement, à une refonte du capitalisme, n'a reçu qu'un accueil poli. Les puissants de ce monde n'avaient pas du tout envie d'écouter de tels propos. Et puis, le chef de l'Etat a perdu beaucoup de crédit, y compris à l'étranger. Mais ils n'ont pas pu ne pas entendre le discours de l'état de l'Union tenu par Barack Obama, quelques heures après.