La fameuse « inversion de la courbe » ne s’est pas matérialisée. Depuis 2012, Pôle emploi compte 25 % d’inscrits en plus. Et les moins bien lotis sont toujours plus exposés.
100 000 chômeurs de catégorie A de moins en un an : François Hollande a remporté son pari en termes d’affichage politique. Car la réalité est bien plus nuancée. Depuis le début du quinquennat, Pôle emploi compte 25 % d’inscrits en plus sur ses listes. Et les moins bien lotis sont toujours plus exposés.
Pourquoi Pôle emploi et l'Insee livrent-ils systématiquement des chiffres différents lorsqu'il s'agit de dénombrer les chômeurs en France ? Pourquoi l'écart entre eux s'accroît-il inexorablement depuis 2009 ? Le fameux « chiffre du chômage » décrit-il une réalité ? Explications en vidéo.
Les chiffres du chômage montrent 66 300 demandeurs d'emploi en moins inscrits en catégorie A pour le mois de septembre. C'est une lente décrue depuis le début de l'année. Mais avec les catégories A,B et C, il y a toujours 5,4 millions de chômeurs.
Hausse de 1,4 % des demandeurs d’emplois de catégorie A au mois d’août, le coup est rude pour le gouvernement, qui comptait bien capitaliser sur la légère inflexion des deux mois précédents. Au total, pour le mois d’août, on atteint 5 518 200 chômeurs inscrits à Pôle emploi.
Quatre ans que François Hollande attendait cela : le taux de chômage est repassé en dessous des 10 %, pour la première fois depuis 2012, selon l’Insee. Mais cette amélioration tient de l’épaisseur du trait et la précarité continue de progresser. Le gouvernement s’active pour obtenir des chiffres présentables.
Le nombre de chômeurs sans aucune activité augmente légèrement, de 0,2 % pour le mois de juin. C'est la deuxième hausse consécutive, après un mois d'avril plutôt rassurant. 3 525 700 personnes sont toujours sans aucune activité professionnelle au 1er juillet 2016.
L'annonce de 60 000 chômeurs de moins le mois dernier offre un bol d'air frais au gouvernement. Mais les sortants semblent en réalité être passés dans les catégories regroupant les demandeurs d'emploi à activité réduite. La pression administrative s'accentue également pour comptabiliser radiations et cessations d'inscriptions.
Cela fait longtemps que les chômeurs sont rangés par catégories, A, B ou C, tordues à l’envi pour faire plier la courbe qui monte. Mais la différence est-elle si grande entre ceux qui ne travaillent pas du tout (les A) et l’océan de précaires demandeurs d’emploi (B et C) ? Tentative de réponse en quatre portraits.
Le chômage a encore augmenté entre novembre et décembre 2015, avec plus de 15 800 nouveaux demandeurs d'emploi en un mois. Il a surtout continué de grimper tout l'an dernier.
À quel point le chômage massif que subissent les Français depuis deux décennies a-t-il un impact sur notre flamboyante démographie ? C’est la question que posent deux chercheurs de l’Institut national d’études démographiques, Ariane Pailhé et Arnaud Régnier-Loilier.
Il n'y avait pas eu de si forte hausse depuis 2013. Avec 42 000 inscrits supplémentaires en catégorie A, le chômage fait un nouveau bond de géant en octobre, à la veille des régionales. Toutes catégories confondues, la hausse est de 0,2 % sur un mois, et de 5,5 % sur un an.
Les derniers chiffres de Pôle emploi sont assez cohérents avec une reprise de l’emploi, qui débute généralement par une augmentation de l’emploi précaire, CDD, intérim, avant de se traduire par une hausse des CDI, selon Bruno Ducoudré, économiste à l'OFCE. Entretien.
Dans la catégorie A, le chômage est en baisse en septembre et, à écouter le gouvernement, c'est le début de l'inversion de la courbe. C'est aussi, selon les mots de Manuel Valls, le résultat des réformes engagées. Mais de quel chômage parle-t-on ?