Mediapart et l'European Investigative Collaborations ont eu accès à 150 000 documents confidentiels sur Malte, paradis fiscal au cœur de l’Europe. Révélations sur les grands secrets d’une petite île.
Les révélations des Malta Files, publiées par Mediapart et l'EIC, ont été accueillies avec un silence gêné, en France et partout en Europe. Malgré la multiplication des scandales, il manque encore une réelle volonté politique pour lutter contre les paradis fiscaux, y compris ceux qui prospèrent au cœur de l'Europe.
Mediapart et l'European Investigative Collaborations ont eu accès à 150 000 documents confidentiels sur Malte, paradis fiscal au cœur de l’Europe. Yann Philippin en explique les principaux enseignements.
Les Malta Files montrent que ce patron de gauche, fondateur du groupe SFA et de L’Obs, a logé son voilier au Luxembourg et la compagnie aérienne qui exploite ses jets privés à Malte. Claude Perdriel indique que ces opérations n'ont aucune motivation fiscale.
Pierre Natali est le plus connu des Corses dont les noms apparaissent dans les Malta Files. L’entreprise de travaux publics qu’il dirige est la plus puissante de Haute-Corse et sa famille joue un rôle important dans la vie politique insulaire. Mais au-delà des pratiques fiscales, des questions troublantes se posent sur l’infiltration mafieuse de l’économie corse.
Pendant qu'elles obtenaient – fait rare – la nationalité monégasque, Marie-Laurence et Frédérique Mora, propriétaires des eaux d’Orezza, s’activaient en secret pour mettre leur fortune à l’abri des regards indiscrets. Les documents Malta Files prouvent qu'elles ont confié à des experts fiscaux le soin d'élaborer un montage sophistiqué.
Autre figure avec Pierre Natali du BTP corse, Pascal Beveraggi est un homme d’affaires multicartes. Les documents Malta Files révèlent des montages offshore opérés afin d'abriter la propriété d'un yacht de luxe au cœur de litiges avec les douanes. L'homme est devenu une figure du business corse en République démocratique du Congo.
On trouve de tout à Malte, du « parrain des parrains » Michel Tomi à l’héritier de Chanel, en passant par le patron des magasins GiFi. Entre optimisation fiscale, affaires et conflits d’intérêts, révélations sur les personnalités françaises qui ont logé leur argent dans la petite île.
Des patrons de PME aux artisans, en passant par une danseuse de tango, près de 1 300 Français ont créé des sociétés à Malte. Les témoignages de ces anonymes montrent la facilité avec laquelle on peut s’évader vers ce paradis fiscal européen, mais aussi le sentiment de ras-le-bol de bon nombre d’entrepreneurs contre les impôts et les lourdeurs tricolores.
Installé à Londres depuis cinq ans, le célèbre acteur français a toujours nié être un exilé fiscal. Des mails confidentiels montrent qu’il a pourtant tenté de créer une société à Malte afin d'échapper aux droits de succession en France.
Les documents Malta Files révèlent que la famille du président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu 26,5 millions d’euros de deux hommes d'affaires très en cour à Ankara, Mübariz Mansimov et Sitki Ayan. Ils ont offert au clan Erdogan le navire pétrolier Agdash, par le biais d’un montage offshore passant par Malte et l’île de Man.
Les documents Malta Files révèlent que la famille du premier ministre turc Binali Yildirim détient un patrimoine d’au moins 140 millions d’euros logé dans des paradis fiscaux, dont onze navires et sept propriétés néerlandaises. Une richesse d’autant plus suspecte qu’elle a été accumulée en seulement dix ans.
‘Ndrangheta, Cosa Nostra, Camorra… Les Malta Files, révélés par Mediapart et l'European Investigative Collaborations (EIC), documentent la place centrale occupée par la petite île de Malte dans le blanchiment des activités criminelles de la mafia italienne. La force du système repose sur sa sûreté : aucun contrôle n’est imposé sur l’argent arrivant d’Italie.
L'attaquant vedette du PSG, par ailleurs visé par un contrôle fiscal, a touché 1,59 million rien qu'en 2015 par le truchement de deux sociétés maltaises, économisant 482 442 euros d'impôts. Le joueur se dit « en parfaite conformité » avec ses obligations fiscales.
Paradis fiscal méconnu qui préside jusqu’en juin l’Union européenne, la petite île de Malte (430 000 habitants) prive les autres pays de 2 milliards d’euros de recettes fiscales par an, selon une enquête de Mediapart et l'EIC.
Le propriétaire de Free a acheté 50 % du Phocéa, l'ex-voilier mythique de Bernard Tapie, en passant par une société maltaise. Mais au lieu des profits espérés, il n'a récolté que des ennuis dignes d'un polar.
Révélations sur les patrons français qui, à l’image de Jean-François Decaux, Olivier Bertrand ou Stéphane Courbit, ont choisi de jeter l’ancre sur l’île, paradis fiscal au cœur de l'Europe.