France Parti pris

La mue de l'hétérodoxe Séguin en Père-la-rigueur

Paradoxale histoire que celle de Philippe Séguin: hier chef de fil du camp français des hétérodoxes, inlassable partisan de « l'autre politique », il pourchasse désormais les déficits, en ses habits neufs de premier président de la Cour des comptes, comme d'autres pourfendaient autrefois les hérétiques. Avec la foi intolérante des nouveaux convertis.

Gérard Desportes et Laurent Mauduit

« Courbe-toi, fier Sicambre, brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé »... La politique a cette vertu de permettre à certains de ses acteurs de renoncer à porter les valeurs qui étaient les leurs, et qui, passant dans le camp d'en face, rendent soudainement les armes, tel Clovis se soumettant à la célèbre injonction de saint Rémi, l'évêque de Reims, lors de son baptême. Courbe-toi et abjure ta foi ! C'est l'étrange parcours auquel s'est par exemple résigné Philippe Séguin qui depuis qu'il est devenu premier président de la Cour des comptes, le 21 juillet 2004, semble soudainement être devenu le plus déterminé et le plus acharné des... antiséguinistes.

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